Jugée poussiéreuse ou trop intellectuelle, la philosophie est pour beaucoup un souvenir de lycée ou le loisir de ceux qui en ont le temps. Or, "nous sommes au temps des experts", comme le dit Fabrice Midal, un temps où l'on se réfère sans cesse à celui qui sait. Précisément, le philosophe se positionne à rebours de l'expert, il est celui qui ne sait pas, celui qui questionne, qui s'étonne. Son approche est éminement citoyenne indispensable à la démocratie, comme nous l'explique l'essai "Comment la philosophie peut nous sauver" (éd. Flammarion, 2016).
"Pour que quelqu'un puisse voter en toute conscience, il faut qu'il puisse penser par lui-même", explique Fabrice Midal. "On ne va quand même pas réduire la démocratie à des post publicitaires!" ajoute-t-il. Le philosophe a pour rôle de provoquer, de poser des questions qui dérangent. "L'interrogation a le mérite de déplacer, elle éveille à la possibilité de devenir un vrai citoyen."
"Dans un monde d'experts, nous sommes menacés par l'idéologie." La philosophie, où l'on ne sait pas, s'oppose à l'idéologie où on sait déjà. Et si les experts et la rationnalité scientifique rassurent, quand on pense savoir, nécessairement la complexité du réel nous échappe.
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