JavaScript is required

Le cinéma de Tim Burton

Un article rédigé par Fabien Genest Natio - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Retrouvons à présent Fabien Genest qui évoque cette semaine dans La Symphonie du cinéma l'univers de Tim Burton, le génial réalisateur de Big Fish, Charlie et la chocolaterie ou encore Miss Peregrine et les enfants particuliers. Un cinéma très incarné et peuplé par les thèmes de l'enfance, des peurs et du conte initiatique, indissociable de la musique de Danny Elfman, son compositeur fétiche. La Symphonie du cinéma, c'est tout de suite...
Wikimedia CommonsWikimedia Commons


Tim Burton et Danny Elfman, une complicité de plus de trente ans entre le cinéaste et le compositeur.
© Wikimedia Commons

Ses films sont un condensé d’onirisme, de contes pour adultes qui n’auraient pas oublié leur âme d’enfant et de personnages hauts en couleur souvent tourmentés. L’univers emprunt de fantastique de Tim Burton est à nul autre pareil. Un univers dans lequel, le compositeur Danny Elfman joue, depuis 1985 et Pee-Wee Big Adventure, un rôle prépondrant. Dumbo, le dernier film de Tim Burton, sur les écrans depuis le 27 mars, revisite en prises de vue réelles le célèbre film d’animation des studios Disney de 1941. Et une fois encore, le résultat laisse béat.

La bande annonce française de Dumbo, de Tim Burton qui s’est entouré, une nouvelle fois, de Danny Elfman, son compositeur fétiche pour l’ambiance musicale.
Fasciné par les marginaux et ceux qui sortent de la norme, Tim Burton ne pouvait que reprendre ce mythe de Disney avec lequel il avait déjà travaillé sur l'adaptation d'Alice au Pays des Merveilles en 2010. Cette fois-ci, le challenge était de dépoussiérer ce classique de l'animation, qui aura marqué plusieurs générations de spectateurs en raison des nombreuses scènes déchirantes des aventures du gentil éléphant volant, vedette du cirque du peu scrupuleux Vandemere, joué par Michael Keaton.  Un Michael Keaton que l’on retrouvait, déjà, chez Tim Burton en 1988 sous les traits de Beetlejuice, un exorciste pour le moins excentrique.

Le thème principal de Danny Elfman pour Beetlejuice, film d’horreur comico-parodique, signé Tim Burton, âgé  alors de 30 ans, qui connaît l’année suivante son premier grand succès public, toujours avec Michael Keaton qui cette fois-ci a revêtu la cape noire de Batman, le justicier de Gotham city…
La bande originale, composée par Danny Elfman inclut les titres de Prince, Batdance, Partyman et Scandalous, et remporte un immense succès commercial.

Partyman et le son très funky, typique des années 90 et de l’oeuvre de Prince, l’un des hits qui compose la BO du Batman, de Tim Burton qui récidive  3 ans plus tard avec Batman returns (le défi dans sa version française) dans lequel Danny De Vitto a remplacé Jack Nicholson dans le rôle du super méchant qui fait régner la terreur à Gotham city…
En 1994, Tim Burton revient à plus de classicisme en contant la vie et l’oeuvre d’Ed Wood, « le plus mauvais réalisateur de tous les temps », selon Hollywood. Tim Burton retrouve Johnny Depp, révélé quarte ans auparavant dans Edward aux mains d’argent. Howard Shore, lui, remplace Danny Elfman, à la partition en raison d'un différend qui a opposé le réalisateur et le compositeur  pendant L'Étrange Noël de Monsieur Jack, sorti un an auparavant. Les deux hommes se réconcilieront toutefois pour le film suivant de Tim Burton: Mars attacks et son déluge de gags. Comme pour Beetlejuice qui était une parodie du film d’horreur, Mars attacks est devenu un film d’anthologie du film parodique de science fiction loufoque et déjanté à souhait.

La musique d’Howard Shore, d’abord avec El Mogambo pour Ed Wood puis celle de Danny Elfman avec Martian Madame, pour Mars attacks, deux films, deux ambiances et deux sujets diamétralement opposés mais où l’on retrouve le même goût pour la dérision, le kitsch et le parti pris de ne pas se prendre au sérieux.

La réconciliation entre un père et son fils sert en 2003 de trame à Big Fish. “Mon film, explique alors Tim Burton, traite de ce qui est réel et de ce qui est imaginaire, de ce qui est vrai et de ce qui ne l'est pas, de ce qui est en partie vrai et de quelle manière, à la fin, tout devient vrai. »
Albert Finney y interprète un représentant de commerce originaire du sud des États-Unis qui possède un don de conteur hors pair. Après s’être brouillé avec son fils, ce dernier, journaliste de métier, acourt à son chevet pour écouter le récit de toute une vie. Toute la beauté de la musique de Dany Elfman dans le theme de Sandra, extrait de Big Fish.
On reste dans le monde de la magie et de l’enfance avec la musique qui suit…  

Cinq ans séparent Charlie et la chocolaterie d’Alice au pays des merveilles dont nous venons d’entendre les thèmes musicaux signés, une fois encore Danny Elfman. Dans les deux cas, Johnny Depp y campe le personnage principal excentrique, porte le costume, les cheveux longs et un chapeau haut de forme. Dans les deux cas, aussi, c’est un immense succès en salles qui couronne ces deux films de Tim Burton où toute son inventivité s’exprime dans des ballets chorégraphiés et des tableaux colorés et surréalistes géniaux.

La musique sombre du thème principal de La Planète des singes. En 2001, Tim Burton adapte le célèbre roman de science-fiction de Pierre Boule, l’histoire en forme de dystopie et d’un futur sombre où les hommes ont été réduits en esclavage.
Changement de tonalité à present avec le titre Who’s the artist?, extrait de Big Eyes, sorti en 2014.

La très belle musique d’ambiance de Danny Elfman pour Big Eyes, le portrait d’un couple d’artistes peintres à la fin des années 1950, dont le mari s’attribue la paternité de toiles  représentant d’énigmatiques enfants aux yeux immenses, oeuvre en fait de sa femme, Margaret jouée par la délicieuse Amy Adams.

Le thème principal du film de Miss Peregrine et les Enfants particuliers, qui n’est pas composée pour une fois par Danny Elfman mais par Mike Higham et Matthew Margeson.
L’avant-dernier film, à ce jour, réalisé par Tim Burton en 2016. Une adaptation du roman de Ransom Riggs, publié en 2011 qui nous plonge, une fois encore, dans le fantastique à travers une histoire de fantômes, de pouvoirs surnaturels et de voyage spatio-temporel.  Et une fois encore, Tim Burton développe les thèmes qui lui sont chers de l’enfance, des peurs et du conte initiatique. 
Et on se quitte avec le thème principal de Sleepy Hollow, fascinante plongée dans un XVIIIe siècle gothique à souhait où un inspecteur de police (joué par un excellent Johnny Depp) est chargé de résoudre une série de meurtres commis par un mystérieux cavalier sans tête.

 
La Minute Judy Garland

Cette semaine, dans La Minute Judy Garland, retour sur la 91e cérémonie des Oscars, qui s’est déroulée à Los Angles le 24 février, et qui consacré, notamment, le film A Star is born, de Bradley Cooper et son héroïne Stefani Germanotta, plus connue sous le nom de scène de Lady Gaga, qui interprète dans le film en duo avec Bradley Cooper  Shallow, désigné meilleure chanson originale.

Quelques conseils pour prolonger cette émission

Parmi les bandes originales et autres compilations sur le marché, je vous conseille Le Monde de Tim Burton, paru en 2011 chez Silva France. 20 titres majeurs de Danny Elfman, réinterprétés par l’Orchestre philarmonique de Prague.  Et puis un conseil lecture : Tim Burton, Entretiens avec Mark Salisbury, traduit en français par Bernard Achour, paru au format poche chez Points documents en 2011. 400 pages passionnantes, illustrées par des dessins de Tim Burton en personne.

Play list des morceaux diffusés :

Bande annonce de Dumbo, de Tim Burton en VF
Beetlejuice, main title, Danny Elfman
Partyman, Prince, from Batman
El Mogambo, from Ed Wood, Howard Shore
Martian Madame from Mars attacks !, Danny Elfman
Sandra’s theme, from Big Fish, Danny Elfman
Charlie and the chocolate factory, Danny Elfman
Alice in Wonderland main theme, Danny Elfman
La Planète des singes, thème principal, Danny Elfman
Who’s the artist?, from Big Eyes, Danny Elfman
Miss Peregrine et les enfants particuliers, main title, Mike Higham et Matthew Margeson
Sleepy Hollow main theme, Danny Elfman
Shallow, Lady Gaga et Bradley Cooper from A Star is born, de Bradley Cooper

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.