Président de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine culturel et architectural de Blénod-Lès-Toul, Dominique Notter évoque les souvenirs de son enfance, ainsi que le formidable élan de solidarité qui a permis la restauration de l’église Saint-Médard et des loges alentour.
Tout a commencé avec la restauration de l’orgue de l’église qui provenait de l’abbaye Saint Léon, disparue depuis la Révolution. Seulement, Dominique Notter et les autres bénévoles ont décidé de changer de priorité en voyant les loges qui tombaient tristement en ruine. Accolées à l’église Saint-Médard, ces loges pouvaient devenir une menace pour le cœur historique du village : il était donc impensable de les laisser en l’état. C’est ainsi que l’association de Dominique Notter s’est attelée à la restauration des loges. Autrefois construites par les villageois en 1516, elles étaient conçues pour du stockage de ressources. Aujourd’hui, ces mêmes architectures historiques sont habitables. Grâce à l’association ainsi qu’aux villageois volontaires, une quarantaine de loges présentes sur les 50 furent sauvées.
Une sensibilité personnelle…
Grâce aux deux années de travaux, des portes ont été sculptées et permettent aux loges d’être interconnectées. De ce fait, ces anciennes structures dédiées au stockage forment un véritable musée. D’ailleurs, celui-ci éprouve une grande affection pour la propriété historique de l’évêque Hugues des Hazards. Il y a vécu une partie de son enfance et transporte un grand sentiment de nostalgie en évoquant Blénod-Lès-Toul : “C’est un endroit insolite que j’ai fréquenté dans mon enfance et le voir se déliter, pour moi, c’était une tragédie”. Il explique également que ces loges ont été construites par les habitants sous l’accord généreux de l’évêque Hugues des Hazards. Il a permis aux habitants de protéger leurs ressources au sein-même de la forteresse : “C’est un côté social de cet évêque qui a voulu remercier les habitants en leur permettant de construire au sein de sa propriété” nous confie Dominique Notter. C’est pour cette raison qu’il est rare de trouver des loges accolées à l’église ou à la cathédrale d’un village. Cette architecture fait donc l’originalité de ce site, à Blénod-Lès-Toul. Dominique Notter exprime également sa sensibilité pour certains détails, tant ses souvenirs lui sont chers. En effet, il se souvient avoir apprécié la blancheur sur la partie basse des vitraux, permettant à la lumière d’éclairer l’intérieur de l’église. De ce fait, les croyants pouvaient lire aisément les lignes éclairées lors de la messe.
Mêlée à une forte solidarité associative
Si Dominique Notter est motivé par sa sensibilité personnelle, son équipe de bénévoles l’épaule solidement dans ces restaurations historiques. Les membres de l’association s’unissent solidement pour permettre une progression efficace des restaurations de ce site qui leur est si cher. “Une chaîne d’effort et de volonté commune et d ‘espoir commun” est la définition du Président lorsqu’il nous parle de son association. “Je ne suis qu’un élément parmi tout ce groupe extrêmement solide”, ajoute-t-il fièrement. Tous, ne comptent d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. L’association poursuit sa contribution au site de Blénod-Lès-Toul en épaulant la commune dans la restauration de la façade du château et de l’orgue - qui avait alors été mis entre parenthèses pour la restauration des loges-. En outre, Dominique Notter et son association vont aménagés la loge de la Vierge pour y faire un lieu de mémoire dédié à l’évêque Hugues des Hazards. Grâce aux dons, au loto du patrimoine et à l’aide du Département de la Meurthe et Moselle et de la région, l’association de Dominique Notter ainsi que la commune poursuivent leur engagement dans la restauration du patrimoine. Des visites collectives du site sont d’ailleurs organisées pour financer les projets à venir.
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