Les mystérieux objets de la famille Bastian

L’idée est née des réseaux sociaux. Les internautes sont dans un premier temps invités à deviner l’usage d’une série d’objets mystères présentés hebdomadairement. Après plus de 200 devinettes soumises sur internet, les frères Frédéric et Philippe Bastian décident de concrétiser le jeu en exposition. Il en résulte une collection de 253 objets exposés sous forme de cabinet de curiosité, au sein même de la boutique dans laquelle la famille Bastian a toujours exercée. 

Savoir-faire et curiosité

‘Nous sommes peut-être les personnes qui sont en première ligne face au patrimoine’, résume Philippe Bastian, lorsqu’on lui demande de définir la nature de son métier. La plupart du temps, la famille Bastian est sollicitée pour évaluer la valeur d’objets récupérés par des particuliers lors de successions. C’est aussi dans ce contexte que les antiquaires repèrent des pépites qu’ils vont acquérir pour élargir leur collection. Un savoir-faire qui demande beaucoup de connaissances, notamment en histoire de l’art, mais aussi un sens aigu de la curiosité. Enfin, la troisième mission est celle de la transmission auprès des visiteurs, des objets qui transitent dans la boutique : ‘Quand on a les objets entre les mains, il faut pouvoir faire comprendre à nos clients et visiteurs pourquoi cette œuvre-là a un intérêt particulier. Il faut réussir à les présenter dans des événements comme cette exposition’. Pas question donc, de découvrir l’exposition de loin, comme au musée. Au contraire, les objets sont manipulés pour être observés et pour percer leur usage secret.

Faire perdurer la transition

La confrontation aux objets a malgré tout changé depuis 1871 et les débuts de la tradition d’antiquaire chez les Bastian. Aujourd’hui, internet offre une nouvelle béquille pour percer les mystères de la collection.. mais ne fait pas tout. Rien ne vaut des fouilles dans des archives ou des voyages en Alsace ou plus loin pour trouver des objets jumeaux et déduire un usage oublié. Ici, une boîte de maquillage, là, une autre boîte, mais pour peindre des miniatures cette fois. Pour les objets les plus récalcitrants, ils peuvent passer des années exposés sur une étagère avant qu’ils ne se révèlent. Si l’heure est à la consommation de masse, au trafic d’objets vite oubliés, l’essentiel n’est-il pas de conserver la même curiosité qui anime l’homme depuis des siècles ? Pour la famille Bastian, elle n’est en aucun cas, un mauvais défaut. 

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