Pierre Grand-Dufay est connu à Marseille comme président du fonds Tertium, un fonds de capital-développement qui soutient et accompagne les entreprises régionales. Mais s’il est chef d’entreprise la journée, il est aussi écrivain le week-end et pendant les vacances. Une passion de l’écriture qui vient de donner naissance à son deuxième roman, Les vagues ne meurent jamais, paru aux éditions Christine Bonneton.
Dans son premier roman, Le monde de Tim, qui nous projetait en 2047, dans un univers où l’intelligence artificielle est centrale mais où l’humanité n’en est pas moins humaine, se dégageait une invitation à la confiance en l’avenir.
C’est le fil conducteur de toutes mes histoires : imaginer que l’avenir peut être meilleur que le présent
avoue Pierre Grand-Dufay. Dans cette nouvelle histoire aux entrées multiples, on découvre un jeune homme propulsé à la tête d’une multinationale suite à la disparition brutale de son père, sa fiancée qu’il délaisse, une collaboratrice qui tente de le séduire pour mieux le manipuler, une mère qui résonne par son absence.
Au fur et à mesure de l’intrigue, on plonge dans un univers où l’intelligence artificielle, là encore, occupe une place centrale et pour laquelle l’auteur imagine des développements vertigineux, mais un univers aussi composé de situations réelles dont Pierre Grand-Dufay s’est inspiré :
« Quand je fais évoluer mes personnages dans des situations où l’on s’interroge sur l’impact environnemental d’une activité économique, sur l’entreprise responsable, sur la relation entre les femmes et les hommes au sein de l’entreprise, je m’inspire de souvenirs vécus, bien sûr. Je les croise avec des réalités qui n’existent pas encore, mais qui pourraient bien exister dans quelques années. »
C’est là que l’innovation technologique joue un rôle central dans l’intrigue, avec, par exemple, cette humanoïde que l’on en vient à confondre avec un personnage humain parfois : « J’interroge ce fantasme du transhumanisme, mais je souligne les limites de cette technologie. Oui, la technologie peut nous aider à vivre mieux, mais elle ne remplacera jamais l’humain, avec ses émotions, son affectivité, ses émotions. Un algorithme ne sera jamais capable de cela. Je suis favorable au développement de la technologie mais il faut être prudent et bien encadrer ces recherches et ces usages. »
Avec une écriture cinématographique – à quand un film à partir de ce qui ressemble déjà à un scénario pour grand écran ? – Pierre Grand-Dufay imagine son récit à partir des idées qu’il a en tête mais se laisse aussi guider par ses propres personnages au fur et à mesure que l’écriture avance. L’actualité s’invite dans l’intrigue, comme la campagne #MeToo ou la question de notre rapport à la mort : « Les transhumanistes imaginent que la mort pourrait disparaître. C’est un fantasme, bien sûr, mais dans mon roman, j’imagine une technologie qui permet que ceux qui sont morts ne disparaissent pas complètement de nos vies. »
Entre monde d’aujourd’hui et monde de demain, l’auteur nous plonge dans la vie de Robert, Eliott, Roxane, Jezabel et tant d’autres personnages qui s’aiment et se déchirent, s’éloignent ou s’embrassent, se trompent et se demandent pardon.
« En fait, c’est un roman d’amour, confie Pierre Grand-Dufay. Ce que je raconte, c’est cette soif d’aimer et d’être aimé, qui est le cœur de notre humanité. Cela passe par l’acceptation de nos doutes, nos limites. Mais c’est ça l’amour : quand on aime quelqu’un, on aime ses défauts, ses faiblesses ! »
Un roman qui résonne aussi comme une nouvelle invitation à garder confiance en l’être humain : même si le monde change, même si la société se transforme, même si la technologie envahit nos vies, il y aura toujours, au cœur de ce nouveau monde, une humanité en quête d’amour. Les vagues s’échouent sur les plages, mais ces vagues d’humanité et d’amour, elles, ne meurent jamais.
Comme semble ne pas s'épuiser non plus l'imagination de Pierre Grand-Dufay : son troisième roman est déjà bien avancé. Et celui-là, il se pourrait bien qu'il ne reste pas qu'une fiction.
Pierre Grand-Dufay, Les vagues ne meurent jamais, ed. Christine Bonneton, novembre 2021.
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