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Lise Kervennic : les marchands d’art, ‘’ un sujet romanesque, même balzacien ‘’

Un article rédigé par Pierre Girault - RCF Sud Bretagne, le 28 février 2023 - Modifié le 17 juillet 2023

Galeries d’art, ventes aux enchères, ou encore déballage… La bretonne, Lise Kervennic nous embarque dans cet univers avec Les marchands de Paris, un premier roman paru aux éditions Flammarion le 1er mars. Le personnage principal est Léonie Dumas, jeune héritière de la galerie d’art de sa défunte mère, très connue dans le milieu. Ventes, achats, rencontres, traîtrise mais aussi passion, ce roman dévoile les coulisses du milieu des marchands d’art, que l’autrice connaît bien. Rencontre. 

 

Lise Kervennic © RCFLise Kervennic © RCF

-Lise Kervennic, vous êtes bretonne, née à Saint-Malo et vous avez grandi à Quimper. Avec ‘’Les Marchands de Paris’’, qu'est ce qui vous a attiré dans ce domaine pour en avoir fait un premier roman ? 

 

J'ai passé dix ans dans le domaine puisque après des études de droit à Rennes, que je n’ai pas fini, j'ai commencé à travailler pour un marchand de tableaux. Une sorte de révélation pour moi, de la chasse au trésor. En parallèle, j'ai toujours écrit. Quand j'ai décidé de faire mon premier roman, le sujet était évident. C'est un sujet qui est hyper romanesque, même balzacien.

 

-Pourquoi avoir une héritière comme héroïne ? 

 

Ce n'est pas du tout mon cas. Je n'ai pas du tout commencé comme ça, mais il y a deux choses. D'abord, c'est un métier d'héritier, comme aux puces de Saint-Ouen ou dans les galeries parisiennes, il y a beaucoup de marchands qui commencent avec leurs parents. Ensuite, je voulais tout de suite qu'elle soit dotée d'un vrai appareil, d'une grosse galerie, avec de vrais moyens. 

 

-Parlons de cette question d’héritage. Prendre la relève ou non ? Léonis Dumas se pose la question. On peut être très attaché à ce milieu, assez rapidement !? 

 

Oui, ce que je trouvais intéressant chez elle, c'était aussi qu'elle pensait ne rien savoir, alors que si. C'est quelque chose qu'elle découvre au fil de l'histoire du roman. Je parle dans ce roman de transmission et même de déterminisme. 

 

-Dans votre roman, c'est une héroïne et pas un héros. Et vous dites même dans Les marchands de Paris, qu’il n'y a pas beaucoup de femmes dans le milieu.

 

C’est vrai, c'est un monde d'hommes mais ça change un peu. Moi, quand j'ai commencé il y a dix ans, j'étais entourée d'hommes. Il y a peu de jeunes et de renouvellement, mais surtout chez les antiquaires en réalité et chez les marchands de tableaux. Il y a un nouveau marché, le vingtième, le design, avec des jeunes qui arrivent et des femmes. 

 

-Mais c'est un problème pour les femmes selon vous, ou finalement dans cet univers on peut réussir ?

 

Oui, on peut y réussir et moi j'y suis allée. Je n’étais pas très à l'aise, il a fallu du temps. Je pense que ce que raconte le roman aussi, c'est que pour être une femme qui réussit dans ce monde là, il faut être plus dure. 

 

-Parlons de la forme maintenant. Dans votre premier roman, Les Marchands de Paris chez Flammarion, vous prenez le lecteur par la main. Page 33 par exemple: ‘’À présent, chers lecteurs, nous nous baladons ensemble”. Pourquoi ce choix ?

 

Je ne sais pas, c'est venu comme ça. L'idée c'était que le lecteur ait le même cheminement que Léonie. Qu'il apprenne au fur et à mesure. 

 

-Petit à petit, on en apprend plus sur le milieu. Par exemple, les gommettes rouges, elles servent à quoi Lise Kervennic ?

 

C'est l'indication dans une galerie que l'œuvre est vendue. Elles sont toutes petites, mais en fait elles sont énormes. Qu’est ce qui a été vendu ou non? Les professionnelles se posent la question tout le temps. 

 

-Dans les ventes, il y a aussi le prix des œuvres. Vous le dites, le prix fait partie du culte du secret comme ‘’le code nucléaire’’. Pourquoi tant de mystère ? 

 

Le mystère des prix, c’est très important. Ça existe beaucoup moins, parce qu'aujourd'hui tous les prix d'achat sont sur Internet. Et c'est un vrai problème pour les marchands, parce que maintenant on connaît le prix d’achat et de revente, on connaît la marge. C'est devenu très compliqué. 

 

-Il y a aussi d'autres choses qu'on apprend dans votre roman, par exemple qu'on reste en moyenne 28 secondes devant un tableau. C'est vrai ?

 

Oui, c'est un chiffre que j'ai lu mais qui ne m'étonne pas du tout. Il suffit d'aller dans les musées pour voir que les gens passent, parfois prennent une photo et s'en vont vite.

 

-Vous utilisez aussi beaucoup l'humour dans votre roman. C'était important ?

 

C'est une fois que j'ai eu des lecteurs que j'ai compris que c'était aussi une comédie. Mais j'écris comme ça. Les gens m'amusent, ce n'est pas de la moquerie, jamais, mais j'aime bien les petits détails. Comme avec mon personnage, Philibert, qui est un peu le méchant du roman. J'aime bien me moquer de lui dans le livre. 

 

-Vous avez aussi pas mal de personnages qui gravitent autour de Léonie.

 

Pour moi, Les marchands de Paris, c'est un panel de gens très différents, mais qui sont réunis autour de la même chose, une passion. C'est évidemment pour ça qu'il y a tant de personnages. Et j'en ai enlevé parce que j'en avais encore plus.

 

-Peut-être une suite avec d'autres personnages alors ? 

 

Non je ne pense pas, je ne me vois pas réécrire sur cette thématique. Après 2 ans de travail sur ce premier roman, j'ai envie de parler d'autre chose. Mais je n’en dis pas plus.

 

-Après cette parution, le 1er mars, vous serez en Bretagne prochainement pour des séances de dédicaces ?

 

Oui je viens à Quimper le 18 mars à la Librairie Ravy. Je suis très contente parce que c'est la ville où j'ai grandi. Puis je serai à Saint-Malo le 19 avril, à l'étagère.

 

Pierre Girault

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