Paix et dialogue. Ce sont les objectifs qui ont prévalu à la création de l'Organisation des nations unies (ONU) en 1945. Mais l'histoire de l'institution est si étroitement liée à celle des États-Unis et aux fluctuations de sa vie politique, qu'"à chaque fois que l'on a un président qui est plus sceptique vis-à-vis des institutions internationales, on se retrouve face à une crise", explique Vincent Michelot. Il faut dire que le pays contribue à hauteur de 22% au budget de l'organisation.
Avant l'ONU, il y a bien eu des tentatives pour régulariser les conflits, à partir de la fin du XIXè siècle. Par exemple en 1898 la première conférence de La Haye ou Conférence internationale de la Paix. Les conflits autour des colonies, les bilans effroyables de la guerre de Sécession (plus de 600.000 morts) ou de la Première Guerre mondiale (10 millions de morts environ) font naître chez les populations - on parlait de "la Der des Ders" après la Grande Guerre - mais aussi chez les dirigeants, la nécessité de trouver un mécanisme de résolution des conflits. Avec cette idée qu'un pays, aussi puissant soit-il, ne peut l'imposer à lui tout seul.
Née du fameux discours des 14 points de Wilson, en 1918, la Société des nations (SDN) a échoué puisqu'elle n'a pu éviter un second conflit mondial. Pour Vincent Michelot, "le traité de Versailles" signé le 28 juin 1919 et qui met fin à la Première Guerre mondiale, "porte en lui le germe de l'échec de la SDN" puisque "les réparations que le traité exige sont littéralement insupportables". Reste que le discours du président démocrate Woodrow Wilson "développe une théorie des relations internationales" avec l'idée que "les conflits soient réglés de manière plus consensuelle".
Avec une tension larvée entre la France et l'Allemagne, une méfiance entre la France et l'Angleterre, l'Europe au sortir de la Grande guerre reste prisonnière de ses vieux démons. Et les États-Unis ne comptent que comme membre observateur à la SDN.
Émission diffusée en décembre 2017
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