Emmanuel Macron a une histoire personnelle avec la philosophie. Il a été pendant un temps l'assistant de Paul Ricœur, sur recommandation de son professeur alors qu'il était élève à Science Po. Mais celà veut-il pour autant dire que le Président de la République a gardé en lui la vision du monde de son mentor ?
Les relations entre le jeune étudiant en sciences politiques qui allait devenir président et le philsophe étaient en tout cas au delà de simples relations de travail. En effet, Macorn aurait eu de nombreuses discussions avec Ricœur, et selon ça famille, il aurait même été invité à dîner à plusieurs reprises.
Rapprocher la pensée des deux hommes, c'est l'excercice périlleux qu'a tenté Pierre-Olivier Monteil, dans son ouvrage Macron par Ricœur, la philosophie et le politique, un travail qu'il qualifie de difficile, qui lui a demandé de rapprocher les textes de Macron de ceux du philosophe. Un travail d'autant plus ardu car "la philosophie n'est pas la politique".
De l'avis de Jean-Louis Schlegel, la candidature de Macron n'a rien d'une promesse philsophique. Le directeur de la revue Esprit estime qu'on lui a collé cette étiquette "malgré lui". Pourtant, le président a glissé quelques références à Ricœur dans certains de ces discours. Mais pour Pierre-Olivier Monteil, difficile de déterminer la "sincérité" de ces références.
Même si Emmanuel Macron a effectué un travail important avec Paul Ricœur, et est entré dans des "détails complexes", mais pour Jean-Louis Schlegel, le président "n'est pas un philosophe de métier". Mais le fameux "En même temps" du Président peut être mis en perspective avec la pensée de Paul Ricœur, qualifiée par le directeur de la revue esprit de "philosophie de la médiation".
Ricœur n'aime pas beaucoup les oppositions absolues, Pierre-Olivier Monteil explique que par trois fois, le philosophe s'est trouvé face à des "paradoxes politiques", c'est à dire des positions opposées qu'il rejetait en bloc, ou qu'il acceptait dans leur totalité. Pierre-Olivier Monteil que c'est une pensée qui refuse le "Ou bien, ou bien", que l'on pourrait rapprocher du discours de Macron.
Selon Jean-Louis Schlegel, Macron a également nourri une réflexion de fond avant sa campagne, notamment en publiant en 2011 un article dans la revue Esprits. Le directeur de la revue conclut cependant qu'être philosophe ou avoir une pensée philosophique ne conduit pas en soi à prendre des décisions justes pour un pays.
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