Évoquer Maïmonide, grand théologien du Moyen Âge, c'est pour beaucoup ne s'adresser qu'à d'éminents lettrés. Or par sa pensée de la perplexité, de la révolte, des contradictions, le savant nous rejoint tous. "On a tous des contradictions, observe Géraldine Roux, Maïmonide a montré qu'on pouvait les travailler sans pour autant devoir choisir." Reste que pour lire son œuvre, des clés de lecture son indispensables. Ce que nous offre l'ouvrage de Géraldine Roux, "Maïmonide ou la nostalgie de la sagesse" (éd. Points).
Médecin, théologien, rabbin, astronome, Moshe ben Maïmon (1138-1204) est l'inventeur de nouveaux concepts théologiques et philosophiques. Dans un contexte de persécutions contre les juifs et les chrétiens, de Cordoue en Égypte, il a eu une préoccupation essentielle, celle de lire la Torah et les textes révélés à l'aûne de la philosophie grecque et des philosophes arabo-musulmans. "La grande spécificité de Maïmonide est de pratiquer une intertextualité", explique Géraldine Roux. Son grand œuvre, "Le Guide des égarés", rédigé vers 1190 , propose un chemin de sagesse.
On en a fait un héros religieux ou philosophique ; Maïmonide a provoqué de nombreuses controverses. Né dans l'Andalousie du XIIè siècle, il a connu une période de renouveau au sein des écoles juives-andalouses. Son positionnement a été d'inclure les opinions divergentes plutôt que de les opposer. "Il enjoint toujours de laisser de la respiration et un espace entre ce en quoi on croit et ce en quoi croient les autres."
- émission diffusée le 29 avril 2017-
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