Depuis quelques jours, le Centre Européen du Résistant Déporté (CERD), le Struthof, le seul ancien camp de concentration situé sur le territoire Français a changé de directeur.
Archéologue depuis une vingtaine d'années, Michaël Landolt a pris ses nouvelles fonctions début novembre. Ce mosellan d’origine connaît bien le site pour y faire des fouilles depuis plusieurs années ! Rencontre.
RCF Alsace : Le CERD, qu'est ce que ça représente pour vous ?
Michaël Landolt : Le CERD, c'est le lieu dans lequel je travaille depuis de nombreuses années en tant qu'archéologue. J'y travaille avec une collègue qui s'appelle Juliette Brangé et qui est doctorante à l'Université de Strasbourg. Ensemble, on mène un programme de recherche depuis trois, quatre ans sur la carrière du camp sur laquelle les déportés travaillaient à exploiter le granit. Puis, où s'est installée une usine d'armement pour l'entreprise Junkers.
C'est donc un site que je connais par ce biais, mais également, par un biais personnel, puisque mon arrière grand-père était détenu dans ce camp en 1944.
RCF Alsace : Avec ce passif, qu'est ce que ça représente pour vous d'avoir été nommé directeur depuis début novembre ?
Michaël Landolt : Ça représente une synthèse de tout ce que j'ai fait depuis mon début de carrière professionnelle mais aussi personnelle. En effet, au-delà de mes recherches sur l'archéologie contemporaine, j'ai commencé à travailler sur l'archéologie de la Première Guerre mondiale en Alsace. Lors d'une fouille qui avait été assez médiatisée au Kilianstollen, dans le Sundgau, à Carspach, une galerie de la Première Guerre mondiale allemande qui s'était effondrée en 1918, j'avais pu vraiment développer ces thématiques à l'échelle de l'Alsace, mais aussi à l'échelle de la France et à l'international. C'est à ce moment-là, dans cette fouille, que je me suis vraiment spécialisé sur cette archéologie contemporaine.
Au fur et à mesure de mes recherches, de mon intérêt personnel, je me suis aussi intéressé à l'archéologie des camps d'internement, concentration... Finalement, sur les différents types de camps qui étaient présents sur le territoire français que ce soit à l'époque française ou à l'époque allemande, depuis la fin des années 30 jusqu'aux années 60.
RCF Alsace : Quels sont les enjeux et les défis qui se présentent à vous maintenant en tant que directeur?
Michaël Landolt : Les enjeux à venir sur ces prochaines années, c'est d'abord, de continuer tout ce qui a été fait sur l'accueil des scolaires, mais aussi d'améliorer l'accueil de ce public. Aussi, on sait très bien qu'il y a des problèmes pour le stationnement ou pour se restaurer sur place. Également, l'amélioration du parcours de visite avec la cuisine dont la restauration va commencer l'année prochaine puisque celle-ci n'était pas ouverte au public. Elle sera alors intégrée au parcours de visite dans les années à venir.
Mais aussi, toute une série d'expositions l'année prochaine avec une programmation qui est déjà assez riche que ce soit par des expositions artistiques, dont celle pour l'année prochaine de Michaël Kenna, un photographe américain qui a réalisé de nombreuses photographies du site depuis les années 80.Il y aura aussi des expositions en lien avec le FRAC (Fond Régional d'Art Contemporain), que ce soit en Champagne-Ardenne, en Lorraine ou en Alsace et qui vont présenter des œuvres liées à la déportation.
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