Fidèle à son objectif « Partager le cinéma. En vrai. En grand », le Festival International du Film Francophone de Namur vient de refermer, ce vendredi soir, sa 39e édition, aux termes d’une semaine de projection d’une centaine de films représentatifs de tout l’espace francophone.
Comme de tradition lors de la soirée de clôture, le jury présidé cette année par le réalisateur suisse Frédéric Baillif, a dévoilé le palmarès. Difficile d’énoncer ici tous les prix décernés tant il y a de jurys et de prix différents. Citons quand même les plus importants.
À commencer, bien sûr, par le Bayard d’or du meilleur film décerné au film « Les enfants rouges » du réalisateur franco-tunisien Lofti Achour. Le film raconte l'histoire de deux adolescents qui font paître leur troupeau en montagne et qui sont attaqués par des djihadistes. Nizar, 16 ans, est tué, tandis qu'Achraf, 14 ans, doit rapporter la macabre nouvelle à sa famille.
Le film s'inspire de faits réels. En effet, en 2020, un jeune berger tunisien a été décapité par un groupe de terroristes dans les montagnes de Kasserine. C’est une plongée onirique dans la psyché blessée d'un enfant, le rescapé, et son incroyable capacité à surmonter le trauma, laissant même place à un embryon d’espoir.
À noter que ce film reçoit aussi le Bayard de la meilleure photographie.
Le jury a, par ailleurs, décerné un Bayard spécial au film « Leurs enfants après eux » de Ludovic et Zoran Boukherma. Il s’agit de l’adaptation du roman éponyme de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt en 2018. Il y est question d’Anthony, un ado dont le papa alcoolique bat une maman soumise. Quand Anthony croise Stéphanie, il espère que son univers va enfin s’éclairer.
Le Bayard du meilleur scénario va au film d’animation de Michel Hazanavicius, « La plus précieuse des marchandises », une parabole poétique ayant pour cadre la Shoah. Avec, en prime, la voix incomparable de Jean-Louis Trintignant en narrateur.
C’est la truculente actrice Maria Cavalier-Bazan qui décroche le Bayard de la meilleure interprétation pour son rôle d’une jeune fille atteinte du virus du jeu mais vivant dans la précarité à Bruxelles, dans le film belge « Aimer Perdre » de Harpo et Lenny Guit.
Le Bayard de la meilleure 1ère œuvre va à « Là d’où l’on vient » de Meryam Joobeur, un premier film poignant et douloureux qui nous plonge dans une Tunisie profonde sur les pas d’une mère déchirée entre son amour pour ses deux fils partis combattre pour le djihad islamique et son besoin de vérité quand un seul des deux revient au village.
Enfin, le prix du public de la ville de Namur a été attribué au film d’Emmanuel Courcol, « En Fanfare », qui a fait l’ouverture du Festival, il y a tout juste huit jours.
Après cette proclamation du palmarès, le Festival s’est refermé avec la projection du dernier film de François Ozon, « Quand vient l’automne », l’occasion de se pencher sur les zones d’ombres et les secrets enfouis d’une famille dont la grand-mère offre une vision poignante de la vieillesse. Avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Pierre Lottin et Ludivine Sagnier.
Sinon, que retenir encore de cette 39e édition du Festival de Namur ? Des invités de marque tels que Michel Hazanavicius, Romain Duris ou Louis Garrel qui avaient rendez-vous avec le public pour des rencontres toujours très enrichissantes.
Et un chapiteau de retour sur la place des Armes après un an d’absence, endroit symbolique où l’on se sent un peu comme chez soi, comme beaucoup d’invités ou membres des différents jurys se sont plus à le rappeler. Et c’est bien vrai !
En attendant le 40ᵉ anniversaire du Festival, dans un an.
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