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Peut on aimer un enfant issu d'un viol ? "Ursa", le nouveau roman graphique qui parle de la maternité sans tabous

Un article rédigé par Amélie Gazeau - RCF, le 31 mai 2022 - Modifié le 17 juillet 2023

Comment aimer l’enfant né d’un viol ? C’est l’histoire de Jeanne, jeune femme un peu paumée qui est tombée sur le mauvais type le mauvais soir … Un récit délicat et bouleversant sur un sujet peu traité : l’attachement maternel. Stéphanie Gallet nous parle du roman graphique "Ursa", signée Manu Causse et Adrienne Barman et publié aux éditions Sarbacanne au micro de Simon Marty.

Couverture du roman graphique UrsaCouverture du roman graphique Ursa

C’est l’histoire de Jeanne mais de beaucoup d’autres femmes également.
Jeanne est une jeune femme un peu paumée. Quand on ouvre l’album, on ne sait rien d’elle mais on devine que la vie ne lui a pas fait beaucoup de cadeau. Sa mère, avec qui ses relations n’étaient pas simples, sa mère  vient de mourir et lui laisse une maison perdue dans une forêt profonde. 
Jeanne part s’y réfugier, et on sent bien que cette maison est un peu pour elle comme un cocon d’où elle pourrait renaître et partir pour un nouveau départ …


Et là je sens qu’il y a un mais, que votre Jeanne n’est peut être pas née sous la bonne étoile ?


 Et oui c’est un peu trop compliqué pour Jeanne de rester seule et un soir elle va donc quitter sa forêt , retourner en ville, rencontrer du monde et tomber sur la mauvaise personne.
Que s’est-il passé ce soir-là ?
 Jeanne a dit non, elle en est certaine. Elle s’en souvient, elle veut s’en souvenir … et nous, spectateurs impuissant de son histoire, nous pouvons voir le cachet glissé dans son verre.
 Si personne n'était là pour entendre Jeanne quand l’homme au sourire est devenu un loup, nous, nous la croyons.


Et que va-t'il se passer pour Jeanne au réveil ?

 

Au réveil, il n’y a presque plus de trace de la nuit comme c’est joliment écrit dans cet album. Jeanne ne se souvient de rien et se promet juste de ne plus sortir, de rester seule , de cesser d’avoir peur …


Mais ce n’est pas si simple, une agression, un viol, ça laisse des traces ?

 

Vous avez dit le mot Simon un viol et vous avez raison … Pour Jeanne il y a les cauchemars et puis au creux de son ventre , l’homme lui a laissé quelque chose qui grandit et l’empêche d’oublier complètement ce qui lui est arrivé …
Et au fur et à mesure que son ventre s’arrondit, Jeanne s’interroge.Doit-elle garder l’enfant ? Ses sentiments sont ambivalents : ce bébé est un cadeau maudit mais en même temps, elle le sent bien,  il lui donne une certaine force. Et puis quelqu’un à aimer, pour elle si seule si fragile c’est précieux …
Mais comment aimer l’enfant d’un viol ? La question est malheureusement de toute éternité. A toutes les générations les femmes ont dû faire avec leurs sentiments, leurs émotions, leur traumatisme pour accueillir ou pas ces enfants.
Voilà je ne vais pas vous raconter l’histoire, elle est terrible mais aussi pleine de douceur et d’amour. Ursa c’est le titre de cet album est un récit bouleversant autour de l’attachement maternel.

 

Ursa, vous nous expliquez le titre …

 

je ne peux pas tout vous dire sans spoiler l’histoire comme disent les jeunes mais je peux vous raconter la couverture de l’album qui nous donne quelques pistes pour comprendre ce titre …
Nous y voyons Jeanne, elle a l’air plutôt candide et elle marche au cœur de cette forêt profonde.  C’est la nuit et dans le ciel étoilé il y a la grande ours qui la regarde et qui semble veiller sur elle avec un regard qui est à la fois inquiet et prêt à la défendre … une ours vous le savez Simon,  ca peut être très dangereux …

 


Je crois que vous vouliez dire un mot sur la maison d’édition 

Oui Sarbacane est une trés jolie maison d’édition, avec des albums très créatifs et très engagés sur la question de l’égalité homme femme et de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Et celui-ci nous offre vraiment un récit très juste avec de jolies trouvailles graphiques et scénaristiques pour aborder un sujet aussi intime.

Ursa est signé Manu Causse et Adrienne Barman et est publié chez 
Sarbacane 


 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La BD de la semaine
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