La jeune trentenaire présente son tout premier roman aux éditions Flammarion : Des ronds dans l’eau. Une histoire dramatique au départ, pour s’orienter ensuite vers une reconstruction. Le Morbihan est au cœur du roman, avec Locmariaquer en toile de fond. Rencontre avec la plus bretonne des parisiennes, Morgane Alvès, qui a fait ses études dans notre région.
Morgane Alvès, vous êtes née dans la région parisienne, vous y vivez aujourd’hui, mais vous avez grandi en Bretagne et cette publication se déroule, disons, à 90% dans le Morbihan. Pourquoi Locmariaquer?
Car ça m'évoque les souvenirs d'enfance. Mes grands-parents paternels étaient sur la côte, un petit peu plus au nord, dans le Finistère. Mais on a passé nos vacances dans le golfe du Morbihan. Par exemple Carnac, c'est un endroit où on s'arrêtait, toujours prendre le café ou se balader.
Revenons maintenant sur la thématique qui est traitée dans ce roman avec votre personnage, Joséphine, qui est-elle ?
Joséphine est une parisienne, médecin de 34 ans, mariée, qui est très heureuse dans sa vie. Elle découvre qu'elle est enceinte un samedi matin, elle n'a qu'une envie, c'est de l'annoncer à son mari, Vincent. Qui lui est parti pour le week-end, entre copains mais… il ne rentrera pas.
Votre roman bascule dans un drame, où l’on va suivre toute l’évolution psychologique de votre personnage. Avec cette perte et cet enfant, une question va se poser, le garder ou non !?
Oui, c'était en fait le noyau. J'avais pensé à quelqu'un qui se découvre enceinte, qui au même moment subit une débâcle d'émotions. Que faire quand on a du positif et du négatif. C'est un grand bonheur qui devient quelque chose de complètement incertain. Quand les proches commencent à apprendre la grossesse de Joséphine, tout le monde y va de son petit commentaire, de son avis, de son conseil, ce qui ne fait que la perturber.
Vous parlez du rôle de l'entourage et c'est important dans ces moments de vie. Mais il y a deux phases : soit on s'éloigne, c'est ce qui va se passer, soit on a besoin de cette proximité avec les proches. C'est difficile de mixer les deux finalement pour vous ?
Oui, c'est le cas pour Joséphine, elle est complètement perdue. On fait ça pour essayer peut-être de se poser, de réfléchir à ce qui se passe en fait, de réaliser aussi. Parce que quand un grand événement se passe, on a déjà le temps d’assimilation, de tout ce qui se passe. C'est compliqué effectivement, entre avoir l'entourage qui réconforte et l'entourage qui va trop loin ou qui ne fait pas en fait ce qu'on attend, même si on ne sait pas ce qu'on attend.
Les ronds dans l’eau est un premier roman pour vous, vous êtes dans quelque chose d'assez sombre pendant une partie du roman, puis après il y a toute la reconstruction, mais c'est quand même une thématique assez lourde. Qu'est ce qu'il y a derrière cette envie d'écriture ?
(Elle réfléchit) C'est une très bonne question. J'avais une idée, qui est restée pendant des années dans ma tête. J'avais juste ça et j'ai tiré vraiment l'histoire, en construisant les personnages au fil de l’eau. C'est vrai que je ne me suis pas dit sur le moment : c'est quelque chose de très sombre. Simplement, c'était l'idée de démarrage qui m'intéressait vraiment et que j'avais envie d'explorer.
Quelle est la part de vérité entre votre roman et vous?
Je pense sur la nature des personnages, sur leurs traits de caractère. Pour le coup, je n'ai rien vécu de ce que vit Joséphine dans le roman. Je rassure aussi au passage mon entourage (elle rigole). Pour le coup, je pense que je me suis mis à sa place. Je me suis aussi beaucoup renseignée. Comme sur une grossesse, avec l'aspect psychologique, en disant “si ça m'arrivait, qu'est ce que je ferais ? Et comment je réagirais ?’’
Qu'est ce que vous ressentez aujourd'hui après cette publication?
C'est assez incroyable. Je ne sais pas trop comment le décrire parce que c'est quelque chose d'inattendu, de surprenant. Un mélange d'appréhension et de fierté. De manière personnelle, l'écriture, c'est quelque chose pour moi qui a toujours été un plaisir, de bien-être, alors voir mon livre comme ça, qui est réel, c'est une sensation assez incroyable.
Combien de temps d'écriture pour Des ronds dans l'eau ?
8-9 mois je dirais.
Vous avez déjà un autre projet de livre ?
Oui, j'écris un peu tout le temps, depuis toujours. Donc oui, il y a toujours une histoire qui traîne, mais qui n'est pas encore finalisée.
Chaque semaine RCF Sud Bretagne fait entendre les acteurs culturels du territoire, la vie des salles de spectacles, des associations culturelles, l’actualité culturelle... Un magazine qui valorise les richesses de la culture en Morbihan par le biais d’interviews et de reportages. L’émission met en valeur tous types de scènes, mais également les arts vivants et les arts de la rue.
Dans chaque émission est aussi proposé un agenda complet qui permet aux auditeurs de faire leurs choix culturels.
La culture pour tous et par tous, une culture accessible à tous.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !