Quelques années après l’instauration par Napoléon de la fonction de préfet, Louis-Maurice Fumeron d’Ardeuil, le 12e préfet de l’Allier, achète le 21 juin 1820 l’hôtel de Jean-Jacques-Pierre de Saincy auprès des héritières de ce dernier, les vicomtesses des Bravards d’Eyssat et Andras de Poiseux.
Plus tard, Le comte Eugène Guyot, 28e préfet de l’Allier, a commandé un agrandissement de la préfecture au XIXe siècle. C’est l’architecte départemental Tourteau qui s’en est chargé, entre 1853 et 1884. Les travaux débutent un an après ceux de l’agrandissement de l’ancienne collégiale.
L’aile XIXe siècle de la préfecture a été bâtie sur l’emplacement d’une maison contiguë à celle de M. de Saincy. Il s’agissait de la maison de M. Hastier de la Jolivette¸ descendant d’une famille seigneuriale ayant compté deux trésoriers de France au XIXe siècle. La demeure a été achetée 30 000F et rasée pour l’occasion, en 1853. La taille des jardins a donc été adaptée à cet agrandissement.
Au XIXème siècle, le directeur de la pépinière départementale recense 111 arbres fruitiers, prouvant qu’il s’agit d’un verger très bien fourni. Pas assez grand pour en faire un jardin à la française, les architectes décident alors d’en faire un jardin en quadrillage. On y aperçoit, au milieu, un petit monticule de terre. La légende raconte qu’il pourrait s’agir d’un abri anti-aérien, mais aucune preuve archéologique ne le confirme. Jusque dans les années 90, il y avait un petit kiosque à musique, aujourd’hui disparu. Le parc est actuellement utilisé pour des réceptions et demeure un lieu de repos pour le corps préfectoral.
Cet espace a accueilli le bureau de Robert Fleury. Né à Bourges en 1893, le 75ème préfet de l’Allier est un personnage très connu localement pour ses faits de résistance pendant la seconde guerre mondiale. Arrêté par les forces militaires allemandes, il est incarcéré à la Mal-coiffée aux côtés de Maurice Tinland, jusqu’au 24 août 1944, quelques jours avant la libération de Moulins. Robert Fleury est à l’initiative de l’extension de la préfecture, entre 1950 et 1955. Des travaux réalisés par l’architecte vichyssois M. Brière.
C’est assurément la plus belle salle de réception de l’hôtel de préfecture. Le 30 mai 1895, le Président Félix Faure est de passage à Moulins. Pour l’occasion, d’importantes restaurations sont entreprises à la préfecture. Ce salon a été restauré (en moins d’un mois) en 1895, puis à nouveau en 2006.
La cheminée et les rideaux sont ornés d’abeilles, emblème utilisé par Napoléon I afin de symboliser l’éternité et la royauté.
Dans la salle à manger, des tableaux prêtés par le Louvre, œuvres de Mathys Schoevardts et de Jacob de Heusch. Ces deux tableaux se trouvaient à l’abbaye Saint Martin de Tournai, en Belgique, jusqu’en 1795. Pendant les guerres révolutionnaires, les deux tableaux sont ramenés en France et intégrés aux collections du Louvre. Au sol, un très beau tapis Kerman, du nom de ville Perse, aujourd’hui l’Iran.
En 1959, le Président Charles de Gaulle dormi dans cette chambre, dont le lit a certainement été aux dimensions inadaptées. Les ministres et les Présidents français peuvent disposer de cette chambre, même si aujourd’hui, elle n’est que rarement occupée, pour des questions de sécurité. On y découvre cependant un magnifique parquet de 1775.
Dans l’escalier d’honneur, on peut apercevoir des gravures de Luher évoquant des costumes traditionnels bourbonnais, un tableau d’Émile Renard prêté par le Louvre, un lustre de la maison Pouenat réalisé il y a une vingtaine d’années et des vitraux d’Udo Zembok.
Le bureau est occupé actuellement par Pascale Trimbach, 108ème Préfet de l’Allier, et troisième femme à occuper ce poste. Récemment, lors de sa visite dans l’Allier, le Président Emmanuel Macron y a tenu conseil des ministres.
Datant probablement de la fin du XVIIème siècle, cette tapisserie d’Aubusson, dans un remarquable état de conservation, montre une scène de la bataille d’Arbèles, qui eu lieu en -331. Scène rarement représentée, Alexandre le Grand, au centre, combat Daris III Codoman dans un chaos général.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !