La vie est la matière première de la littérature. Elle infuse, elle se glisse entre les mots, elle rend témoignage des existences, de leur beauté comme des épreuves, et la mort s’immisce, s’impose, laissant les survivants désemparés, orphelins, inquiets mais aussi habités d’une mémoire ineffaçable.
Mes fragiles, de Jérôme Garcin
Pour Jérôme Garcin, s’en est trop : sa mère décède après avoir trop souffert, avec courage et abnégation. Et quand survient la mort, c’est une déchirure, bientôt suivie par celle de son frère Laurent, emporté par le covid. Des morts qui s’ajourent à un héritage familial douloureux.
On ne présente plus Jérôme Garcin, rédacteur en chef du service culture de l’Obs, grand chef du Masque et la plume, sur France Inter, depuis 1989. Journaliste mais aussi écrivain, une œuvre couronnée par de nombreux prix. Entre biographies et romans, il y a des récits, proches de celui qui nous réunit aujourd’hui, notamment Olivier, qui parle de son jumeau victime à l’âge de 6 ans d’un accident, ou encore La Chute de cheval, en 1998, pour évoquer son père. Cette « matière familiale » le pousse à l’écriture : une forme de témoignage, d’hommage, d’acceptation.
Mes fragiles, de Jérôme Garcin est publié chez Gallimard.
La Furieuse, de Michèle Lesbre
Pour Michèle Lesbre, la quête de mémoire est plus sereine, les figures familiales qui ont traversé le XXe siècle sont plus anciennes. C’est avec une douce nostalgie et au fil de l’eau que se reconstituent sous nos yeux et par la magie de l’écriture un univers peuplé de mots et de souvenirs.
Michèle Lesbre a écrit une vingtaine de romans, dont Le canapé rouge, finaliste de Goncourt et du Goncourt des lycéens en 2007. Elle était venue sur RCF en 2019 pour Retour à Parme, c’était avant le Covid auquel elle fait une brève allusion dans son récit. Un récit et non plus un roman, avec de nombreuses références dans ce livre, de Simone de Beauvoir à Roland Barthes.
La Furieuse , rives et dérives, de Michèle Lesbre, est publié chez sabine Wespieser.
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