A première vue, l'idée est aussi simple que belle. Facebook se propose d'accompagner les TPE et les PME dans leur transformation digitale. Comprenez: la firme américaine va apprendre aux petits patrons à démarcher, vendre, acheter, communiquer sur le réseau social. Mieux, le géant américain va créer la plus grande plateforme régionale d'offres d'emploi, directement sur la page Facebook du conseil régional. 23 000 offres d'emplois et 26 offres de formation sont déjà accessibles.
*NOUVEAU SERVICE* Des milliers d'offres d'emploi et stages à découvrir sur la page #Facebook #AuvergneRhôneAlpes : https://t.co/LubvUp0F3J pic.twitter.com/aX2DB5a4my
— Auvergne-Rhône-Alpes (@auvergnerhalpes) 3 juillet 2017
En contrepartie Facebook ne demande rien. Laurent Solly, directeur de Facebook pour le sud de l'Europe, l'a dit sans sourire : "l'ambition de Facebook est de servir les territoires, il n'y a aucune ambition commerciale cachée". L'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy quand Laurent Wauquiez était ministre, l'assure: "Facebook ne touchera pas un centime de la région".
L'argent, c'est en fait Work4 qui le touchera. Cette entreprise française, basée aux USA et sous capitaux américains, est la seule à avoir développé la technologie nécessaire. Elle travaille aussi exclusivement avec Facebook.
Ce slogan définit de manière brute le business des services gratuits sur le net et les réseaux sociaux. Et c'est bien ce qui inquiète François Aubriot. Le président de l'association professionnelle PLOSS-RA qui réunit une quarantaine d'entreprise du numérique libre dans la région, se demande ce qui sera fait des données des demandeurs d'emplois :
Heureux de retrouver @laurentsolly, un enfant de la Région, pour la signature de ce partenariat avec @facebook . pic.twitter.com/lPIDMi6NY2
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 3 juillet 2017
Un partenariat mais pas de debat
Ce partenariat, aussi utile soit-il pour les chômeurs de la région, a été signé sans débat préalable au sein de l'assemblée régionale. Et sans aucun appel d'offre. Interrogé sur ce choix lors de la présentation à la presse, le président de l'exécutif régional a cherché à tuer la polémique dans l'oeuf :
François Aubriot et d'autres acteurs du numérique de la région consultent actuellement des avocats pour savoir si des recours devant le tribunal administratif ou le tribunal de grande instance sont possibles contre ce partenariat. Du côté du cabinet de Laurent Wauquiez, on se dit serein sur la question.
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