La panthéonisation de Joséphine Baker ce mardi 30 novembre est l'occasion de rappeler qu'elle a su réinventer et promouvoir la danse sur le devant de la scène. La rendre accessible et la démocratiser à un large public sont les objectifs des associations Danse à tous les étages et Art'en danse.
La pratique de la danse est présente dans de nombreuses cultures. Beaucoup de styles différents existent en fonction des régions : "Il y a des pratiques populaires pour tous les goûts, tout le monde a déjà dansé au moins une fois dans sa vie ! […] aujourd’hui on est sur une telle diversité des danses […] c’est un petit peu réducteur pour moi d’utiliser un terme comme la danse contemporaine pour exprimer la vitalité et la diversité de ces formes de création" explique Natacha Le Fresne, directrice et programmatrice de l'association Danse à tous les étages.
Pour Marie-Joseph, une fidèle auditrice, "la danse c’est la joie, elle est liée à une plénitude de vie, elle est structurante, et nous permet d’apprendre à se situer dans l’espace par rapport aux autres, c’est très éducatif".
Rendre accessible l'art de la danse est un objectif commun des associations Danse à tous les étages et Art'en danse. "Dès le départ, on avait envie de créer une association la plus accessible possible. Nous nous trouvons à Paris, dans le 13ème, et n'est pas un quartier où les activités sont nombreuses pour les enfants. Nous souhaitions aussi être accessibles tant sur le plan tarifaire que sur le choix des danses que nous proposons. Nous accueillons tout le monde pour que chacun se sente bien dans cette pratique" explique Alexia Ducassé, gestionnaire de l'association Art'en danse, professeure de ballet.
Au sein de son association, Alexia Ducassé souhaite montrer que "la danse classique est un rêve pour les petites filles, mais on tente de sortir les jeunes ados de ce tutu pour les emmener vers autre chose. On va voir des spectacles, on fait des masterclass pour montrer qu’il n’y a pas qu’un seul style de danse et qu’on peut totalement s’épanouir ailleurs".
Cette idée est aussi le fil conducteur de l’association Danse à tous les étages créée en 1997 par une grande militante de la danse "qui a œuvré longtemps pour tisser des liens entre la pratique de la danse, ses créateurs et des personnes qui en sont éloignées socialement en raison de leur handicap notamment ou dans des territoires ruraux" continue Natacha Le Fresne.
"Pour un adolescent, il est important de se repérer dans l’espace, par rapport aux autres et de trouver sa place. C’est ce qu’on essaie de faire avec les jeunes qui peuvent parfois se recroqueviller. On restructure les corps et l’espace des élèves, ça leur permet de s’ouvrir aux autres" explique Alexia Ducassé et de compléter "ce qui permet l’inclusion c’est que la danse est un langage à part entière, c’est réussir à dire des choses qu’on arrive pas à dire à l’oral, on peut se comprendre par le mouvement sans parler la même langue".
Un constat partagé par Natacha Le Fresne : "la danse apporte sur la connaissance de soi et le rapport au monde, ça permet de mettre un coup d’éponge sur les problèmes du quotidien"
Un regret pointé du doigt par les deux invitées : la danse n’est pas une matière enseignée à l’école. "Des temps périscolaires ont lieu après l’école, on propose aux enfants des activités comme la danse. Certains de ces jeunes sont devenus mes élèves, il faudrait avoir cet espace-là dans toutes les écoles" ajoute Alexia Ducassé.
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