Sorbey
La commune de Sorbey dispose d'une église vivante grâce à une équipe d'habitants emmenée par son maire. Dans le premier épisode de notre reportage, écoutez cette équipe nous présenter l'édifice et les animations qui s'y déroulent : Julien MICHELS (maire de la commune), Delphine JACQUES (1er adjointe), Daniel PERBAL (3eme adjoint et représentant de la paroisse) ainsi qu’Yves MENDES (maître verrier ou vitrailliste).
Cette rencontre a été rendue possible grâce à la collaboration de RCF Lorraine Meuse avec Nanou BOUILLET (déléguée de pays pour a fondation du patrimoine).
Nous sommes dans les locaux de la mairie de Sorbey avec Monsieur le Maire Julien MICHELS qui nous présente le blason de sa commune. Il comporte un ours, posé sur un caillou qui tient la lance de Saint Martin. En haut du blason, on peut admirer le magnifique château privé qui est toujours habité, situé en face de l'église.
Ce qui frappe en entrant, nous confie Delphine JACQUES, c’est qu’il n’y a pas de piliers, c'est très chaleureux, et il y a une lumière qui donne envie d'y rester. L’église est ouverte tout le temps, on peut y aller se recueillir ou la visiter à tout moment.
Yves MENDES est impressionné par la forme des cœurs qui lui rappelle que, en tant qu’artisan, tout doit justement être fait avec cœur et passion.
Daniel PERBAL quant à lui, note la très belle fresque représentant la résurrection du christ. On ne connaît malheureusement pas son auteur, mais on sait que c’est un artiste local.
Nanou BOUILLET nous parle ensuite de l’extraordinaire plafond : c’est un assemblage de caissons peints avec des motifs différents. Ce sont des éléments néoclassiques qu’on retrouve dans les églises du dix-neuvième siècle. C'est moins compliqué et moins coûteux qu'une voute, mais ici on est frappé non pas par l'aspect « bon marché » de ce plafond, mais par sa richesse décorative. Il est en outre très bien conservé malgré l’humidité dans l'église et évidemment toutes les restaurations qui vont avoir lieu dans cette église vont contribuer à préserver ce plafond qu’il faut absolument garder en bon état.
Ce qui marque également Nanou c’est la situation de cette église en plein milieu du village avec à proximité le château, et le cimetière confortablement installé contre les murs de l'église. Le clocher mérite lui aussi un coup d’œil.
Mr le Maire évoque ensuite le plan de relance pour améliorer l'accessibilité de l'église et du cimetière afin offrir la possibilité à tous et à toutes d’entrer dans cet édifice pour se recueillir dans les meilleures conditions.
En termes d’animations, l’église de Sorbey n’est pas en reste : il y a été organisé la Saint-Nicolas avec la commune voisine. Il y a eu cent trente personnes et on ne peut que s'en féliciter. D'autres animations sont prévues en 2023.
Daniel PERBAL nous précise que l’église, qui fait partie de la paroisse Saint Bernard, est un édifice qui vit : on y vient pour prier ou pour recevoir des sacrements. Quelques enterrements et mariages sont célébrés chaque année. Cette église s'inscrit dans un parcours qui s'appelle le « Caillou à l'Othain », parcours labellisé qui permet à des marcheurs d'aller d'une commune à une autre.
En guise de conclusion de ce 1er épisode, Nanou mentionne que l’équipe autour du Maire est en phase avec ce que le patrimoine essaye de mettre en place pour les églises de la région qui sont le plus souvent fermées. Or cette église de Sorbey elle, est ouverte, tout le temps, il faut arrêter de paniquer sur l'ouverture des églises : on ne risque pas grand-chose. En revanche qu'est-ce qu'on gagne à les ouvrir ! C'est bien le sens d’ «Iglesias » : une église vivante, gérée par des gens qui en prennent soin, et qui ont des projets pour que ce lieu soit vraiment un lieu de rencontres.
Sorbey est un village très ancien situé sur la rive droite de l'Othain. Deux écarts dépendent de la commune. La Haute-Walle et la Cricquaille, dite aussi moulin de la Bouteille.
Le plus ancien document connu concernant Sorbey, remonte à l'année 1163. C'est une charte donnée par Richard III, évêque de Verdun, confirmant la fondation de l'abbaye de Châtillon, dans l'ancien domaine de Woëvre, le « pagus wabremse ». Un siège fut soutenu en juin 1653 par le Château fort de Sorbey construit au début du dix-huitième siècle d'après les plans du célèbre ingénieur militaire d'Henri IV, Jean Errard de Bar-le-Duc, surnommé le père de la fortification, dont s’inspira plus tard un autre ingénieur militaire passé lui aussi à la postérité, Sébastien Leprêtre de Vauban. Le Maréchal De la Ferté-Sennecterre s’en rendit maître et le fit détruire en partie.
L'Église actuelle, de style moderne avec plafond à caissons fut reconstruite en 1862. On l'adossa au vieux clocher conservé, qui était isolé et indépendant de l'ancienne église. On a trouvé en creusant les fondations de la nouvelle église des sarcophages en pierre de l'époque Gallo-Romaine, tt des monnaies de Domitien, Trajan et Marc-Aurèle. On remarque dans l'Église une statue en pierre, un « Ecce Homo » du 16e siècle, une vieille statue en bois de Saint-Sébastien, une relique de Saint Martin, patron de l'Église, et des reliques de 4 saints évêques.
L' « Haute-Walle » était jadis une cense appartenant à l'abbaye de Châtillon. Elle est indiquée sous le nom de Walu en 1183 dans une bulle de Lucius 3. Lors du siège de 1653, une très vieille chapelle qui s'y trouvait fut entièrement détruite. Aujourd'hui, cet écart est une ferme de près de 100 hectares.
À l'entrée du village se trouve l'ancien Château, jadis propriété de la famille d'Harnoncourt. On y voit encore les 4 tours carrées en forme de bastion, percées de créneaux et de meurtrières. Les fossés ont été comblés ; Il reste encore quelques traces du pont-levis. Une des fenêtres a été conservée dans son état primitif. L'intérieur du Château n'a pas beaucoup changé. Dans la cuisine, deux splendides cheminées sont conservées. Un souterrain réunissait jadis le Château à l'Église.
Un des sarcophages gallo-romains mentionnés plus haut est conservé dans la cour du Château.
*D'après un livret original de l'abbé Joffrin, curé de Sorbey, en collaboration avec le commandant Leroux.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !