Loin d’être vieillissant, le tricot revient à la mode et chez un public jeune ! Des initiatives collectives et solidaires autour de la maille se développent partout en France. Quels sont les bienfaits du tricot ? En quoi permet-il aux gens de se rencontrer ?
Les confinements ont apporté un souffle nouveau au fait-maison, et le tricot n’y a pas échappé ! « Les gens se rendent compte que faire soi-même, c’est beaucoup plus sympa que d’acheter des chandails en magasin » explique Véronique Vieljeux, fondatrice de l’association Le Fil et la Main. C’est en ouvrant une boutique de laine, où les clients pouvaient tricoter en buvant du thé, qu’elle s’est aperçue que « ça permettait d’échanger, d’abord sur nos ouvrages puis sur autre chose. J’ai entendu des parcours de vie tellement inouïs que je me suis rendue compte que le tricot pouvait créer des liens ».
L’association L'atelier des pelotes a vu le jour en 2015 à l’initiative de trois amies : « on a crocheté ensemble et on a voulu transmettre ce savoir-faire. Avec l’association, on a commencé à donner des cours et on a créé les cafés crochet et tricot en 2016 » raconte Diana formatrice en crochet. « On se réunit dans des salons de thé et on fait du tricot un moment de convivialité », ajoute Françoise Eyssette, secrétaire de l'association. Des sorties pour découvrir la laine et des repas sont aussi organisés.
Avec son association, Véronique Vieljeux mène aussi des actions solidaires : « être bénévole, c’est le plaisir de voir le regard illuminé de l’autre. C’est un don qui est gratuit, qu’on partage et qui pousse à s’ouvrir », explique-t-elle. Elle intervient par exemple à l’Institut Curie, un centre de traitement du cancer à Paris, pour proposer aux patients de tricoter : « hier, deux jeunes filles sont arrivées un peu timides. Finalement, elles ont tricoté plus de deux heures et ont fait des choses magnifiques. Il y avait une ambiance sidérante avec les parents et les médecins qui les regardaient ». L’association agit aussi au centre pénitentiaire de Fresnes et auprès de l’Armée du salut.
À Montpellier, L’atelier des pelotes s’engage aussi pour les personnes précaires : « on a proposé à des associations de leur tricoter des écharpes et des gants. Ça nous permet d’être utiles pour les autres » raconte Françoise Eyssette. Elisabeth, une auditrice de l'émission, partage avec nous son expérience de tricot solidaire. Avec une vingtaine d’autres personnes, elle donne ses créations pour des enfants prématurés dans les maternités autour d’Angers.
Le tricot permet de travailler la concentration et d’oublier les tracas du quotidien. Pour Véronique Vieljeux, c’est une évidence, ce loisir a des vertus thérapeutiques : « l’association nous a permis d’aller plus loin, on a perçu les bienfaits du tricot, qui rend confiant et qui calme. On a invité des prisonnières à tricoter pour leurs enfants. Elles ont repris confiance car ça les revalorise ». Elle rappelle aussi que « cette activité occupe 60 % du cerveau donc permet de repousser les angoisses ».
Mais où sont les hommes ? Véronique précise que « beaucoup de garçons tricotent aussi. Ça aide les pères de jeunes hospitalisés à éloigner un temps le drame qu’ils vivent ». Catherine, une autre auditrice, raconte que son petit-fils de 14 ans conçoit des bonnets au catéchisme : « il est très fier et il est toujours content de me raconter ça. Je trouve ça touchant et tant que grand-mère ».
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !