Historien, spécialiste des missions chrétiennes aux Antilles, Philippe Delisle s'intéresse depuis quelques années aux discours catholiques et colonialistes de la bande dessinée franco-belge. Dans les années 30, il y eut une intense propagande missionnaire en Belgique. En témoigne "Tintin au Congo". Et plus globalement, dans les années 30 - 50, la BD belge a été portée par les milieux catholiques. "La BD a été un instrument de propagande de l'idéal missionnaire", précise l'historien. Un instrument sans doute plus efficace que beaucoup d'autres. À l'occasion du festival de la bande dessinée d'Angoulême (26 - 29 janvier 2017), il retrace l'histoire de la BD.
En 1996, on a célébré le centenaire de la BD: un anniversaire qui a fait débat. Il correspond à la première apparition en 1896 de "The Yellow Kid", un des premiers personnages de la BD américaine. Mais avec Philippe Delisle on peut aussi dire: "La BD serait née au début du XIXè siècle en Suisse", sous la plume de l'écrivain Rodolphe Töpffer (1799-1846).
Pour d'autres, la naissance de la BD date des premiers vitraux des cathédrales ; selon d'autres encore, des fresques sur les tombeaux égyptiens. Mais "c'est aller un peu loin", observe l'historien. Car il faut à l'art de la BD moderne une diffusion de masse, des techniques d'impression portées par le développement de la presse moderne. Retour au XIXè siècle.
Les théoriciens de la BD considère la bulle comme l'une des caractéristiques de la BD. Mais elle ne suffit pas à la définir. "On a souvent dans des BD anciennes ou récentes des planches dénuées de textes." Ce qui compte, c'est le type de narration: par succession d'images. La BD, c'est "des images qui se lisent dans leur succession, on parle de séquences d'images ou de littérature séquentielle".
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