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Villes moyennes à l'agonie: les petits commerces s'en vont

RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Avignon, Arras, Le Havre. Les centres des villes moyennes se vident de leurs habitants. Un constat préoccupant de déprise commerciale et de paupérisation. On en parle avec Stéphanie Gallet.
Pixabay - Village de Lormes, en BourgognePixabay - Village de Lormes, en Bourgogne

Les centres des villes moyennes en voie de désertification. Un constat "préoccupant" selon les auteurs du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), remis ce jeudi 20 octobre 2016. Ce même jour, Martine Pinville, secrétaire d'Etat en charge du Commerce, a annoncé le déblocage d'un million d'euros pour "financer dès que possible les stratégies de développement urbain".
 

La déprise commerciale se lit dans le paysage urbain.

 

le phénomène de déprise commerciale

Agen, Le Havre, Landerneau, Avignon, Lunéville... Olivier Razemon sillonne la France des villes moyennes. La "déprise commerciale", il la lit partout dans les rues: rideaux baissés, vitrines vides, commerces de bouche de moins en moins là. Le phénomène de vacance commerciale concerne les villes de moins de 100.000 habitants, selon le rapport de l'IGF, dont le taux de commerces vides est supérieur à 10%.
 

des villes appauvries en leur centre

Paradoxalement, ces villes moyennes qui meurent par leur centre voient leur périphérie continuer à grandir. Avec toujours plus de centres commerciaux. "Pôle emploi, à Privas en Ardèche, ne se trouve pas dans le centre-ville", souligne Olivier Razemon qui dénonce la périphérisation de la ville moyenne. "On a organisé une méthode qui s'appelle l'urbanisme commercial": l'espace péri-urbain a été organisé en fonction de la mobilité des habitants, dont la majorité se déplace en voiture.
 

Pendant que les petits commerces de proximité disparaissent, les logements se vident et les centres-villes s'appauvrissent.

 

Tristes villes de France

"Comment la France a tué ses villes": le titre du livre d'Olivier Razemon se veut alertant. C'est, comme il l'admet, "le récit d'une histoire triste" mais il tient à le raconter. Car pendant que les petits commerces de proximité disparaissent, les logements se vident et les centres-villes s'appauvrissent. Ce que les Américains appellent le "food desert": dans certains centres-villes, il est souvent devenu impossible de trouver une boulangerie. En plus de la paupérisation des centres, un sentiment de "ghettoïsation ethnique" s'installe quand les loyers à bas prix n'attirent plus que des migrants. Où est passé le vivre ensemble?

 

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