Dans une perspective de relance de l’énergie nucléaire, et après une année difficile avec la crise énergétique, la centrale de Cattenom a su être au rendez-vous pour l’hiver. Jérôme Le Saint, directeur du site, met en avant le redémarrage des quatre réacteurs, une grande première.
Depuis sa mise en service entre 1986 et 1992, la centrale nucléaire de Cattenom fournit l’une des plus importantes productions d’électricité de France.
Face au contexte de crise énergétique, la centrale occupe une place primordiale dans le Grand-Est et dans le parc nucléaire français. Depuis trois ans, cette énergie dite “décarbonée” a le vent en poupe. Il s’agit ainsi d’une énergie qui n’émet pas de gaz à effet, qui peut produire de l’électricité en continu et de façon pilotée.
Après des arrêts de production en 2022, dus à la corrosion, les 4 réacteurs du Centre Nucléaire de Production d'Electricité de Cattenom (CNPE) ont été remis en route depuis l'hiver. Les réacteurs tournent désormais à 100% de leur capacité, afin d’assurer une pleine production dans une période où la consommation est la plus élevée.
En France, plus particulièrement dans le Grand Est, la centrale est l’atout majeur dans la production d’électricité. Depuis une quarantaine d'années, Cattenom fournit deux tiers de l’électricité qui est consommée dans le Grand Est. Ce centre nucléaire est le deuxième plus puissant de France, et correspond à 8% de la production nationale d’EDF.
Selon Jérôme Le Saint, directeur du CNPE, cette relance du nucléaire est primordiale, notamment en termes d’énergie renouvelable. “La production d’électricité d’origine nucléaire est complètement décarbonée. C’est le moyen le plus bas carbone, en prenant en compte le cycle de vie complet. On a une énergie qui n’est pas intermittente” explique t-il.
Dans un contexte de crise énergétique lié à la guerre en Ukraine, Jérôme Le Saint rappelle que “la capacité à être autosuffisant est devenue quelque chose d’important, c'est-à-dire la souveraineté énergétique”. Suivant cette dynamique, la production d’électricité d’origine nucléaire a été fortement soutenue, au niveau politique, depuis quelques années, une décision vivement saluée par l’ancien diplômé de Polytechnique.
Si le public a encore des doutes quant à la sécurité d’un tel site, le directeur l’assure “on reçoit beaucoup de visite de l’ASN (l’Autorité de Sûreté Nucléaire), toutes les deux semaines. Il s’agit du secteur le plus contrôlé. La centrale est de plus en plus sûre, avec un niveau de sûreté qui augmente chaque année.”La question du traitement des déchets radioactifs se pose aussi. Mais Jérôme Le Saint tient à rassurer que “ces déchets hautement radioactifs, ces combustibles, sont recyclés à 96% et sont ensuite retraités”.
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