Le laboratoire public Labocéa a été créé par les conseils départementaux du Finistère, des Côtes d’Armor et d’Ille-et-Vilaine et par Brest Métropole. Six cents collaborateurs (vétérinaires, ingénieurs, pharmaciens, ...) répartis sur les sites de Brest, Quimper, Ploufragan, Combourg et Fougères surveillent la qualité de ce que nous consommons, et conseillent en hygiène alimentaire et en nutrition. Leurs clients sont des entreprises, l’État, des collectivités et des particuliers.
Romain Duvail nous attend le long du rau du Stalas, à l’entrée de Douarnenez (en aval d’un pont et du moulin de Kerguesten) pour un prélèvement. "C’est représentatif de la fin du cours d’eau, avant d’arriver en mer. Si on trouve une pollution ici, c’est qu’elle vient de plus haut."
Glyphosates, métaux, bactériologie, mais aussi ph et conductivité… Les bottes sont de rigueur pour immerger les sondes, et remplir les flacons dont le contenu sera analysé en laboratoire. "C’est un prélèvement mensuel, explique le préleveur de Labocéa. On voit les changements. Là, le bief est fermé, ce qui peut entraîner une contamination fécale car d’habitude, l’eau est évacuée assez rapidement. Les plantes de surface peuvent aussi amener une baisse de la teneur en oxygène dans le milieu."
En cas de doute, les clients de Labocéa peuvent demander des prélèvements plus en amont, ou à l’Agence Régionale de Santé de faire examiner des coquillages pour vérifier qu’il n’y a pas de risque de contamination pour la pêche à pied.
"Les zones de pêche sont classées en A, B ou C en fonction du taux de bactérie escherichia coli, complète, au moment de pénétrer dans le laboratoire de microbiologie alimentaire du site Labocéa de Quimper, Samuel Lardeux, responsable technique Microbiologie des aliments, eau et environnement. L’escherichia coli est un indicateur de contamination fécale pour vérifier qu’il n’y a pas eu de déversement de station d’épuration ou de fosse septique, directement dans les zones de production. Les analyses se font par broyage."
Kevin Cudennec, technicien de laboratoire, nous indique de quelle manière il analyse les eaux considérées comme potables (comme celles des piscines), afin d’établir si ce que rejettent les industriels dans les rivières a un impact sur la faune et la flore. Les taux de nitrates et d’ammoniaque sont passés au crible. "Ils peuvent avoir une incidence sur la santé sur le long terme, abîmer des organes vitaux comme les reins. Les analyses sont faites ici, pour préserver la population."
Pour revenir à l’eau que nous buvons, qu’elle soit minérale ou de source, en bouteille ou au robinet, elle est puisée dans les nappes phréatiques dans des périmètres bien spécifiques (captages) et moins sujette, en théorie, aux contaminations.
Sur son site internet, le Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités note qu’"en France, l’eau du robinet est l’un des aliments les plus contrôlés. Elle fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent, destiné à en garantir la sécurité sanitaire." Il donne aussi l'état de l'eau commune par commune.
Juliette, interrogée pendant sa pause-déjeuner le long du canal de Nantes à Brest (à Pont-Coblant sur la commune de Pleyben dans le Finistère) ne se sépare jamais de sa bouteille. L’eau du robinet serait-elle trop traitée au chlore ? Ce n’est peut-être qu’une question de goût…
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