"En matière d'écologie, chacun a sa place à prendre"

"Comment embarquer ceux qui en ont le plus besoin ? Comment faire pour que toutes les structures engagées dans l'écologie collaborent de concert ?" Ces questions ont permis à Marin Maufrais de fonder "La Forêt des possibles". Le principe ? Mettre en réseau toutes les initiatives liées à l'économie sociale et solidaire à Marseille et les faire découvrir au grand public sous la forme d'ateliers. 

Relier fin du monde et fin du mois

Arrivé à Marseille en 2020, pour "faire un pas de côté de transition écologique", Marin Maufrais a d'abord réalisé un service civique autour de l'éducation populaire dans les quartiers Nord de la ville. Là-bas, il constate que "l'écologie n'est pas un sujet, en tout cas ce n'est pas formulé comme ça, et pourtant ça reste les mêmes questions : l'été il fait trop chaud, comment on arrive à manger correctement, à habiter un logement digne..." Ces problématiques amènent Marin à imaginer une écologie qui part de la personne pour que ça parle à tous, en utilisant l'image de l'arbre. "L'arbre est dans un écosystème, on se rend ainsi compte que chacun a sa place à prendre", souligne Marin.

"Du moi au nous et du nous au tout"

Lors des ateliers qu'il mène avec différents publics, Marin invite chacun à réaliser son propre arbre : les racines c'est son milieu, son origine, la sève son niveau d'énergie du jour, l'écorce ce dont on souhaite se protéger, les graines des imaginaires à faire pousser, les fleurs des oeuvres d'art inspirantes et enfin les fruits des projets concrets à mener. L'enjeu ? "Se projeter autrement, collectivement et singulièrement dans une société qui respecte le vivant", explique Marin. Autrement dit, "passer du mois au nous et du nous au tout", en établissant un lien avec les structures déjà existantes dans l'écosystème. 

Et le jeune ne s'arrête pas là : il a également créé un "wiki" (encyclopédie en ligne qui a vocation à être collaborative) intitulé "l'Arbre des imaginaires" où sont présentes, toujours sous la forme d'un arbre, des centaines de ressources, pistes de solutions, acteurs inspirants ou encore oeuvres d'art. "Chaque proposition doit répondre à 2 critères", poursuit Marin, "elle doit être matériellement soutenable et humainement souhaitable". Avec ces arbres et cette "Forêt des possibles", Marin qui se dit inspiré par Laudato Si, espère ainsi "faire la promotion de nouveaux imaginaires, proposer de nouveaux horizons, raconter de nouvelles histoires".