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Enseignement supérieur et crise écologique: que transmettre aux jeunes?

Un article rédigé par François Mandil - RCF,  - Modifié le 27 juin 2021
Tout est liéEnseignement supérieur et crise écologique: que transmettre aux jeunes?
La crise écologique - et des inégalités - rend notre système de formation caduque: on continue à enseigner comme avant au lieu de transmettre les savoirs utiles pour atténuer la catastrophe!
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Éduquer, c’est permettre l’acquisition de compétences et de savoirs, mais c’est aussi avant tout la construction collective de qui fait société. Je repensais au thème des Journées du patrimoine 2020, qui était : "Patrimoine et éducation : apprendre pour la vie !". Le patrimoine, c’est ce que nous avons construit, pensé collectivement, siècle après siècle, ce que nous partageons et qui évolue en permanence. Et ce bagage culturel que nous fabriquons et transmettons en permanence, plus il est riche, plus il a besoin de formation et d’enseignement supérieur.

On en revient donc à l’éternelle question : pourquoi apprendre ? Quand on répète que l’éducation, l’école, l’université, est là pour nous apprendre un métier, c’est faux. L’éducation doit d’abord nous apprendre à faire société, à construire ensemble. Et pour construire ensemble, il faut des personnes épanouies, conscientes, autonomes et évidemment aussi, qui maîtrisent des techniques et qui sont spécialistes de certaines activités.

 

"Dans l’enseignement supérieur, on continue à former des foules de jeunes à ce dogme du ruissellement et des premiers de cordées"

 

Les étudiants et étudiantes signataires du Manifeste étudiant pour un réveil écologique soulignent à quel point leur formation les met en contradiction entre une prise de conscience que le modèle économique et social est dépassé, nous mène dans le mur, et un système de formation qui n’est pas encore en mesure de les préparer à être tous et toutes les acteurs et actrices d’une société soutenable. Pour le dire autrement, le monde universitaire, les chercheurs et chercheuses alertent, décrivent la catastrophe vers laquelle nous courrons, mais le système global de formation n’est pas encore capable de former aux techniques et savoirs dont nous avons besoin pour atténuer cette catastrophe.

Il ne s’agit pas que de former des ingénieurs capables d’inventer des moyens décarbonés de transport ou de production de nourriture. Entre 2018 et 2019, la France a enregistré une progression de 11% du nombre de ses millionnaires, contre 8,7%  en moyenne en Europe. La semaine dernière, le Secours catholique annonçait que nous allons bientôt passer la barre des 10 millions de pauvres en France. Cette explosion des inégalités est une des causes du désastre écologique. Pourtant, dans l’enseignement supérieur, on continue à former des foules de jeunes à ce dogme du ruissellement et des premiers de cordées.

La difficulté, c’est que les personnes qui conçoivent les programmes, qui transmettent, qui veulent inculquer, sont celles et ceux qui ont profité du système actuel et qui ont donc encore plus de mal à penser autrement. Et justement, leur crédibilité devient aussi de plus en plus ténue. Quelle confiance accorder à ces gens qui ont été incapables d’anticiper, qui ont tenu les manettes d’une organisation économique et sociale qui a eu des succès immenses mais qui ont refusé d’en voir les conséquences dramatiques ?

L’optimisme vient des signataires de ce manifeste. Partout sur la planète, les universités ont été, et sont toujours, des lieux de bouillonnement intellectuel et d’innovation créatrices. On ne sait pas encore bien de quoi demain sera fait mais on a des pistes !

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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