Collaboration, complémentarité, résilience... les principes de la permaculture appliqués à l'économie permettraient de sortir d'une logique de performance et de nuisances diverses pour plus d'horizontalité et de flexibilité à long terme. Explications.
« Dès l’invention de la permaculture en Australie dans les années 1970, l’intention était de proposer un cadre de référence pour la conception et le pilotage de systèmes humains durables. Par conséquent, toute activité humaine, notamment économique, est concernée », explique Emmanuel Delannoy. Ce biologiste, spécialiste du développement durable et auteur de plusieurs ouvrages sur la permaéconomie, accompagne au quotidien de nombreuses entreprises sur l'optimisation de leur gestion en s'inspirant des fondements de la permaculture.
"Le principe fondamental est de s’inspirer des écosystèmes existants pour évaluer comment nos activités peuvent s’y insérer de manière harmonieuse sans détruire l'environnement mais, au contraire, en restituant ce qui a été prélevé, dans une logique de permanence", poursuit le spécialiste. Il s'agit même, selon lui, d'envisager "une économie qui rend au système vivant planétaire et à la biodiversité ce qu’il lui a pris et qui régénère son potentiel d’évolution".
Pour le spécialiste, l'enjeu est notamment d'adopter une vision holistique de l'économie, en prenant en compte les externalités, notamment négatives. "On peut penser bien sûr à la pollution et aux effets néfastes sur l'environnement, mais aussi le stress des salariés, l’insatisfaction d’un client, ou encore la pression sur un fournisseur…"
Grâce à une nouvelle organisation plus horizontale, l'adoption des principes de la permaculture permet également aux différentes communautés économiques beaucoup plus imbriquées. "On sort de la logique gagnant-perdant qui prédomine dans le monde économique actuel : tout le monde gagne ainsi en autonomie et en satisfaction", prône le spécialiste.
Pour aller plus loin : http://permaeconomie.fr/
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