La sécurité alimentaire par le soutien de projets d'agroécologie en Afrique et en Amérique du Sud est l'objectif de l'ONG Iles de Paix. Avant la campagne de sensibilisation annuelle du mois de janvier, l'association souhaite mettre en lumière la possibilité de legs et testaments, qui constituent près de 25 % des financements des partenariats de développement au Pérou, en Bolivie, en Ouganda, au Burkina, au Bénin, en Tanzanie et en Belgique. Stéphanie Laloux, chargée d'appui dans l'ONG, nous détaille le fonctionnement d'Iles de Paix.
Généralement, on a l'habitude de croiser vos nombreux bénévoles un petit peu partout dans les rues, c'est généralement dans le froid du mois de janvier, au cœur de l'hiver. C'est pour la campagne annuelle de sensibilisation.
Stéphanie Laloux : Les Legs et Testaments sont une partie essentielle de nos fonds propres. Tout au long de l'année, nous mettons l'accent sur différents types de soutien à Île de Paix. Pour cette fin d'année, l'équipe en charge de la récolte de fonds voulait mettre l'accent sur les legs et les testaments. La particularité des legs, c'est que les apports qu’ils génèrent sont très variables d'une année à l'autre. Ils représentent généralement 25% des fonds de soutien à nos projets.
S. L. : L’ONG Iles de Paix travaille en partenariat depuis plus de 50 ans, avec la Tanzanie, le Bénin, le Burkina, le Pérou, la Bolivie et des projets sociaux locaux en Belgique. Nous avons travaillé sur différentes thématiques toujours liées au secteur rural.
Depuis 2015, l’ONG se focalise plus spécifiquement sur les domaines d'expertise en milieu rural avec les personnes les plus vulnérables et les plus pauvres. L’accès à l’alimentation pour tous est devenu notre engagement principal ! L'alimentation durable, l'amélioration des conditions de vie des paysans et des producteurs qui vivent dans les zones d'intervention où nous sommes présents constituent notre raison d’être. Dans ces pays où nous travaillons et dans ces régions où nous travaillons, la majorité de la population vit de l'agriculture, cela constitue 70 à 80% de la population qui vit de l'agriculture.
L’agroécologie constitue une vision durable pour les techniques agricoles dans un monde où les conditions climatiques sont perturbées. C'est un mode d'agriculture qui permet de renforcer la résilience face au changement climatique qui est souvent très présent et très visible dans les régions où nous soutenons les projets et qui permet aussi aux producteurs de vivre de façon plus digne.
S. L. : Dans chaque pays, on a différents programmes (généralement deux, trois, voire quatre) souvent liés à des donateurs, à des bailleurs de fonds avec lesquels nous travaillons souvent depuis de longues années.
Au niveau du nombre de bénéficiaires, bien qu’il soit difficile d’évaluer leur nombre, je peux citer le chiffre d'environ 1000 familles avec lesquelles on travaille en soutien. Autour de tous ces producteurs avec qui on travaille, il y a aussi les acteurs locaux, les pouvoirs publics notamment. Par exemple, en Ouganda, nous collaborons avec des vendeurs de rue qui commercialisent les produits de ces producteurs ; nous travaillons avec des restaurants, et encore avec des acteurs qui participent à la sensibilisation des consommateurs pour promouvoir une consommation locale plus durable, responsable et saine.
Par ailleurs, ce soutien au développement passe par une collaboration avec les autorités locales, généralement celles des villes, pour renforcer ce qu'on appelle le système alimentaire, et qui sécurise l’approvisionnement alimentaire à travers les échanges entre les producteurs en zone périurbaine et rurale, et les consommateurs en milieu urbain.
Et donc c'est très important pour nous de travailler avec les autorités locales des villes et des villages afin qu'ils soient partie prenante des projets, qu'ils l'encouragent et qu'ils puissent reprendre toute une série d'actions. Nous sensibilisons les écoles, car il s’agit d’un acteur public qui peut enseigner les bonnes pratiques de développement et de consommation durable et saine.
S. L. : Oui, bien sûr. Au niveau de l'ONG, ici au siège en Belgique, on a une équipe en charge de l'éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire. Mes collègues travaillent dans les écoles du pays pour des actions de sensibilisation, d'information, de réflexion avec les élèves. Il y a des outils pédagogiques, des reportages pour discuter de ces questions de solidarité internationale et d'engagement citoyen avec eux.
Une part de leur travail, ce sont des voyages avec des écoles dans certains pays dans lesquels nous travaillons pour leur montrer les réalités. Les donateurs aussi ! Une fois par an, des voyages de sensibilisation sont organisés en fonction des demandes formulées.
S. L. : En effet, Iles de Paix est une association qui occupe une certaine place pour les Belges qui la connaissent. Beaucoup, parmi les personnes plus âgées, ont connu le père Dominique Pire et souhaitent poursuivre un peu son travail et maintenir son héritage vivant, actif.
A l’heure actuelle, nous essayons de sensibiliser davantage les jeunes. Souvent on se rend compte qu’on a tous un lien avec Iles de Paix, soit parce qu'on a vendu à l'école, soit parce que quelqu'un de notre famille a été bénévole pour l’ONG, ce qui renforce certains sentiments d'appartenir à une grande communauté. Et puis ça offre aussi l'opportunité à tout le monde de s'engager, même quelques heures, pour contribuer à une cause qui leur tient à cœur.
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