La rade de Brest nettoyée de ses épaves de bateaux

La direction départementale des territoires et de la mer du Finistère mène depuis deux ans un travail de suivi des navires abandonnés en collaboration avec l'Office français de la biodiversité et le Parc Naturel Régional d'Armorique. Rien que pour la rade de Brest, ce sont 300 bateaux qui ont été identifiés sur l’estran depuis 2020, soit abandonnés, soit en occupation sans titre du domaine public maritime. Treize propriétaires de bateaux n'ont jamais pu être identifiés et ces épaves abandonnés sont donc retirés de l'estran. "C'est un peu une enquête de police : rechercher avec le numéro du bateau le propriétaire dans nos fichiers, dans les fichiers des Douanes, les fichiers des impôts... Nous faisons aussi des affichages directement sur le bateau, et parfois ça marche avec les voisins ou le propriétaire se reconnaît", explique Denis Sède, le chef de l'unité domaine public maritime du Nord Finistère.

Un problème environnemental

Ces épaves représentent un problème environnemental. "La plupart de ces navires sont fabriqués en plastique, en polyester, avec de la fibre de verre", précise Nazaré Das Neves Bicho, chargée de mission biodiversité au Parc naturel régional d'Armorique. "Pour l'impact sur l'environnement, on a déjà la dégradation de la coque en elle-même, donc du plastique qui en bout de course va devenir des microplastiques. On va avoir aussi tout ce qui est peinture antifouling sur les coques des bateaux. Et enfin toute la pollution potentielle par les équipements intérieurs, les isolants, les batteries, les hydrocarbures... Toutes ces choses vont atterrir dans l'environnement et donc, ici, sur les vasières et les prés salés de la rade de Brest."

Recyclage des épaves

Les épaves retirées de l'estran vont être ensuite recyclées par des industriels grâce à l'association pour la plaisance éco-responsable (APER) qui organise et finance la déconstruction des navires de plaisance en fin de vie sur tout le territoire français.