Jeudi l’Union européenne a annoncé une accélération des financements des énergies renouvelables et des économies d’énergie avec, à la clé 210 milliards d’Euros. Objectif : s’affranchir au plus vite des importations de gaz russe alors que dès la fin du mois d’août nous n’allons plus importer de charbon de Russie et probablement bientôt un embargo sur le pétrole russe. Nous pouvons être fiers de l’Europe qui s’unit et avance face à l’adversité !
La centrale verte de l’Europe en mer du Nord
Le mix énergétique de l’Europe passera ainsi en 2030 à 45% venant des énergis renouvelables, l’Union européenne espère aussi une baisse des gaz à effet de serre significative (55%) en 2030 et la neutralité carbone en 2050. Maintenant chaque pays met en oeuvre ses investissements en fonction de cette nouvelle donnée et dans la foulée les quatre pays de la mer du Nord que sont la Belgique, les Pays Bas, l’Allemagne et le Danemark ont annoncé qu’il allait y faire la « centrale verte de l’Europe » et se passer ainsi des hydrocarbures russes.
20000 turbines pour 230 millions d'habitants
Pour cela, ils vont multiplier par 4 la capacité de l’éolien offshore d’ici 2030 et par dix d’ici 2050 ce qui signifie concrètement 15 à 20000 turbines.c’est colossal, ambitieux, cela représente une puissance de 65 à 150 gigawatts, soit la consommation électrique de 230 millions de foyers !
Et la France ? « Le » parc éolien offshore de Saint Nazaire en fonction à la fin de l’année
En France nous avons « le » projet du parc éolien de Saint Nazaire, au large du Croisic , c’est d’ici la fin de l’année 80 éoliennes, ce qui permettra de couvrir 20 % de la consommation de la Loire-Atlantique. Un début qui doit être suivi de 7 autres projets, puis de 50. Mais pas encore l’ambition et le turbo des pays du Nord alors même que la France dispose d’un des plus grands littoral d’Europe ! La nouvelle ministre de la transition écologique Amélie de Montchanin hier sur France Inter a donné le sentiment de vouloir prendre son temps…pour planifier … pour concerter…. pour limiter les dégâts sur la biodiversité... disons qu' on va lui laisser le bénéfice de son récent atterrissage. Sa feuille de route néanmoins c’est 50 parcs éoliens en mer.
Entre l’éolien offshore et l’éolien terrestre, deux fois plus d’électricité
D’abord rappelons le point commun, comme les moulins à vent qui recouvraient autrefois l’Anjou : les voiles qui entrainaient la meule ce sont aujourd’hui les pales qui entraine un moteur, un générateur, qui produit de l’électricité.
La différence, c’est qu’en mer le vent ne rencontre pas d’obstacles et comme la vitesse du vent augmente avec l’altitude, les éoliennes offshores - traduction : « de pleine mer » - sont très hautes jusqu’à 180 m soit une demie Tour Eiffel. Elles peuvent produire deux fois plus d’électricité que les éoliennes terrestres. En même temps les difficultés techniques sont beaucoup plus importantes que l’éolien terrestre : l’implantation se fait soit sur des fonds jusqu’à 50 mètres, soit flottante, s’ajoute des matériaux qui doivent être très résistants à la corrosion, des câbles sous marins, des bateaux spécifiques pour leur construction, en bref des investissements très lourds que ne peuvent porter pour le moment des associations citoyennes locales comme on le voit pour les éoliennes terrestres. Pour donner un exemple, le parc éolien de Saint Nazaire coûte 2 milliards d’Euros pour 480 Mégawatt quand le parc citoyen des Grands Fresnes à La Poitevinière commune de Beaupréau en Mauges, inauguré le 12 septembre dernier, 9 mégawatts, a coûté 12 millions.