Les chrétiens se sentent-ils concernés par la crise climatique ?
Comment les chrétiens se positionnent-ils par rapport à la crise écologique ? Quelle est la spécificité des croyants dans l’action contre le changement climatique ? C’est l’objet d’une enquête des associations A Rocha et Parlons Climat avec l’IFOP. Une partie des résultats, celle concernant les catholiques, avait déjà été publié par le journal La Croix en juin dernier. On a maintenant les résultats également pour les protestants et les évangéliques. Décryptage de cette étude avec Jean-François Mouhot, le directeur de l’association A Rocha.
Photo de Guillaume Brocker sur Unsplash
Jean-François Mouhot, directeur de l’association A Rocha, dévoile les résultats de son enquête « Parlons Climat » , qui étudie entre autre le rapport des chrétiens au sujet du changement climatique.
Crise écologique : les chrétiens en phase avec le reste de la population
"Je voulais savoir s’il y avait plus de climato-septiques parmi les chrétiens que parmi le reste de la population. J’avais lu que c’était le cas aux Etats-Unis, mais en France nous n’avions pas d’étude sur le sujet", explique Jean François Mouhot "Nous voulions faire un état de lieu sur ce sujet."
Il n’y a pas plus de climatoscepticisme chez les Chrétiens.
Les résultats de l’étude ont été surprenant pour Jean François Mouhot. « Contrairement aux Etats-Unis, on observe, en France, qu’il n’y a pas de différences significatives entre les chrétiens et le reste du monde sur le sujet du climat » détaille Jean-François Mouhot. « Il n’y a pas plus de climatoscepticisme chez les Chrétiens. »
Pas de lien entre réflexions écologiques et vie spirituelle
L’étude démontre cependant que les chrétiens ne font pas de lien entre l’écologie et leurs vies spirituelles. Selon l’étude, seulement 20 % de ces catholiques et 27% des protestants indiquent que leurs « réflexions écologiques et spirituelles se nourrissent l’une et l’autre ». La moitié du panel catholique se dit sensible à l’écologie mais ne fait « pas de liens » entre ses opinions et sa spiritualité.
« Ça m’attriste car c’est le but de notre association de faire ce lien entre l’amour de son prochain, l’amour de Dieu et l’écologie », déplore Jean-François Mouhot, « prendre soin de son prochain, c’est aussi prendre soin de la Terre. »
Les chrétiens les plus pratiquants sont les plus sensibles aux questions climatiques
« Plus on a une pratique religieuse intensive et plus on a des attitudes positives vis à vis de l’environnement, c’est valable à la fois pour les cathos et les protestants » ajoute le président de l’association. "Ça a surement un lien avec Laudato Si, un des discours les plus connus du Pape qui appelle à protéger la planète, mais qui étaient très peu connu par les personnes sondés » observe Jean-François Mouhot.
Ce résultat est cohérent avec d’autres études qui montrent que l’engagement en église est synonyme d’engagement dans le reste de la société. Un nombre important de ces chrétiens attendent aussi que les ONGs, les associations chrétiennes s’engagent plus sur les enjeux écologiques pour venir apporter des ressources, du contenu, travailler le contenu théologique, articuler les liens entre foi et écologie
Retrouvez les résultats en ligne sur le site d’A Rocha France ainsi que sur le site de l’IFOP.
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