"Loyauté", ce mot a-t-il le même sens en prison qu’en liberté ? Auteure des "Loyautés", Delphine de Vigan et les détenus de la prison de la Santé, à Paris, s’interrogent sur la question. Intimités partagées, cultures diverses... chacun réagit différemment. La parole se partage et les avis divergent.
Après quatre ans de travaux, la prison de la Santé nouvelle formule ouvre ses portes. Dans son enfance, Delphine de Vigan venait voir sa tante juste en face, elle était fascinée par cette prison. Bibliothécaire de l'association Lire pour en sortir, Jean-Baptiste Devouassoux gère la bibliothèque centrale et les six annexes réparties dans les différents bâtiments de la prison. Il nous reçoit avec les détenus auxiliaires en blouse grise.
Dans ce court roman, Delphine de Vigan s’interroge sur ce que signifie être loyale... ou ne pas l’être. Cette question la travaille au quotidien. Comment être loyale dans l’entreprise, en famille, avec ses amis... ? Comment s’en arranger au quotidien ?
Les lecteurs détenus s'interrogent également sur leur relation en prison. Certains ont des questions très précises sur l’écriture, le vocabulaire et l’impact sur le rythme, d’autres évoquent l'évolution de l’écriture de l'autrice. Les lecteurs sont aguerris et l’échange est de haute volée. L’un lit en rappant - presque machinalement, sans faire exprès ! Un autre aimerait écrire un livre sur son enfance malgré ses grandes difficultés à lire, un autre encore se retrouve complètement dans l’un des personnages campés par Delphine de Vigan. L'émotion surgit. Une émission pleine de joie et de partage intelligent.
© Lire pour en sortir / RCF - Marie-Pierre Lacabarats, directrice de l’association Lire pour en sortir, et Delphine de Vigan, en compagnie du directeur de la prison de la Santé et d'une bénévole de l'association
Livre comme l’air est une émission littéraire avant d’être une émission sur la prison. En partant d’un livre, les détenus sont invités à une prise de parole à destination d’un auditeur, celui de RCF. Quand l’écrivain est présent comme ici, le micro transforme les détenus en intervieweurs. Ils construisent leur jugement, critiquent les textes avec leurs mots et leurs expressions. S’ensuit un travail important sur la forme dans nos studios ou en confinement.
L’association Lire pour en sortir fait le pari de la réinsertion par la lecture. Ses bénévoles accompagnent la lecture et la rédaction de fiches de lectures : un travail qui contribuera à une réduction ou un aménagement de peine.
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