Les aides sociales permettent-elles de lutter efficacement contre la pauvreté ? Ont-elles besoin d’être réformées ? Quelles perspectives pour le prochain quinquennat ?
Chacun se souvient de l’expression du président de la République, estimant que l’on mettait “un pognon de dingue” dans les minima sociaux. Cette expression avait été reprise par les réseaux sociaux et avait fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Emmanuel Macron l’avait prononcée le 12 juin 2018 au cours d’une conversation avec des conseillers à l’Elysée: “La politique sociale, regardez : on met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens ils sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres, ils restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres, ils restent pauvres. On doit avoir un truc qui permette aux gens de s’en sortir.”
Pour Axelle Brodiez-Dolino, historienne, chercheuse au CNRS, travaillant sur les enjeux de pauvreté et de précarité à l'époque contemporaine, cette phrase d'Emmanuel Macron est "assez symptomatique de la perception de toute une frange de la population. Elle est assez absurde, car, relativement aux dépenses publiques, ce n'est pas un pognon de dingue, mais un tout petit pognon, et surtout, ça révèle des malentendus sur la façon de traiter la pauvreté".
Guillaume Allègre, économiste à l'OFCE renchérit : "une des raisons pour lesquelles les gens restent pauvres malgré les minimas sociaux, c'est qu'ils sont bien en-dessous du seuil de pauvreté."
Et Xavier Broussier, directeur-fondateur de l'épicerie solidaire La Pioche témoigne: "si vous demandez à un allocataire des minimas sociaux s'il gagne un pognon de dingue, il va vous regarder d'un drôle d'œil et vous dire qu'il essaie juste de survivre. On parle aussi de bénéficiaires des minimas sociaux mais un allocataire du RSA m'a dit un jour: je ne fais pas de bénéfices, j'essaie de vivre tant bien que mal avec toute la dignité possible".
Alors qu’y a-t-il derrière cette phrase du Président de la République ? Quand on parle de minima sociaux, de quoi s’agit-il ? Quelles sont les différentes aides sociales qui existent en France ? Comment sont-elles financées ? Quels sont les arguments de ceux qui affirment qu’il y a trop d’aides ? Quel est l’impact de ces prestations ? Que provoquent-elles dans la vie de ceux qui les perçoivent ?
Contribuent-elles à lutter contre la pauvreté, aident-elles les personnes qui les perçoivent à sortir de la pauvreté ? Faut-il les augmenter, les diminuer ? Que faudrait-il améliorer en la matière ? Quelles sont les pistes sur la table ? Que peut-on inventer ? Que peut-on attendre du futur président ou de la future présidente de la République sur cette questions ? Et donc, que demander aux candidats et candidates à l’élection présidentielle ?
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