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Pesticides, Santé, Alternatives
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Pesticides, Santé, Alternatives

Un article rédigé par Bernadette Humeau - RCF Anjou,  -  Modifié le 17 septembre 2021
Maison commune Les alternatives aux pesticides

Au Congrès de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature de Marseille, la question des alternatives aux pesticides a été abordé par le chef de l’Etat lui même. Le chef de l’Etat a annoncé sa volonté «  d’une sortie accélérée des pesticides avec une initiative forte lorsque la France va prendre la présidence de l’Union européenne en janvier prochain. 

Ce à quoi, craignant une levée de boucliers du monde agricole conventionnel, de la FNSEA, le ministre de l’agriculture a immédiatement répliqué « pas d’interdictions sans alternatives »
© Libre de droit © Libre de droit

Des alternatives mais insuffisantes

Les alternatives existent déjà: celle ne pas traiter tout simplement, tels que le font les agriculteurs en bio ou les permaculteurs, qui travaillent la terre et éliminent les adventices mécaniquement, travaillent à trouver les espèces complémentaires pour éliminer les insectes indésirables naturellement. 

Mais c’est un travail difficile et complexe et le ministre de l’agriculture a immédiatement complété le président en déclarant qu’"il n’y aura pas de transition agricole sans investissement »… mais quels investissements ? 

Les agriculteurs en conventionnel ont leur habitude, ont réalisé leurs investissements tels ces épandeuses avec leur bras gigantesques qui balaient leurs champs : il n’est pas facile de changer ou d’accepter que la voie qu’on a prise n’est pas la bonne. La chimie modèle le métier. On peut s’interroger sur le nombre d’interventions nécessaires, les agriculteurs en conventionnel passent leur vie sur leur tracteur…

Le métier d’agriculteur en bio est un tout autre métier. Pas de matériel démesuré, l’agriculteur doit mobiliser les connaissances des plantes, de l’écosystèmes, des complémentarités pour choisir ses cultures et les alternances, s’inscrire dans le temps pour faire pousser des haies et réparer le sol et créer son marché local.

L’investissement annoncé par le ministre serait bienvenu dans la recherche et la formation aux agriculteurs en transition qui y vienne pour plusieurs raisons.

 

L’enquête de l’INSERM synthétise 5300 études 

Et pendant ce temps, la santé des agriculteurs pâtit des pesticides. C’est ce qu’a montré une vaste enquête de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), paru cet été, qui passe en revue 5300 études épidémiologiques et toxicologiques publiés depuis 2013 qui confirme les nombreux liens entre pesticides et maladies. 
Sur la population générale il est difficile d’évaluer les conséquences de la présence de pesticides, quasiment toujours présentes mais à doses faibles. 
Ainsi le dernier numéro de 60 Millions de consommateurs présente sur une étude sur une vingtaine de pains de mie de marque différente et ils ont tous une trace de pesticides. 
 
Mais le lien entre les pesticides et la santé de la population générale n’est pas évident, il n’y a que des suspicions, avec une exception cependant :  aux Antilles, le cancer de prostate au sein de la population est clairement corrélé à l’insecticide qui était utilisé dans les bananeraies et c’est une immense scandale ( - qui explique aussi en partie la méfiance de la population vis à vis de toutes les injonctions de l’Etat tels que le vaccin). 
 

Le lien entre pesticides et santé est en revanche avéré avec la population agricole

 
Les chercheurs de l’INSERM ont confirmé une présomption forte de lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et six catégories de maladies : trois cancers (lymphomes non hodgkiniens, myélome multiple et cancer de la prostate), la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs et une bronchite chronique (la bronchopneumopathie chronique obstructive).
 
Les malades sont des travailleurs agricoles qui ont manipulé ces pesticides de près avec ou sans trop de précaution. 
 

Que peux t on faire ? 

 
Encourager les agriculteurs à passer au bio, varier ses sources d’approvisionnement en mangeant bio ou local, et se mobiliser.
 
En Maine et Loire, une antenne de l’association de soutien aux victimes des pesticides vient de porter devant le tribunal  le cas d’Odette Gruau, agricultrice décédée l’an passé,  un an après sa retraite, à la suite d’un cancer non encore reconnu comme maladie professsionelle par la MSA. 

 

 
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© RCF Anjou
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Maison commune

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