Chaque jeudi, à "La Maison" du Secours Catholique de Gerzat, c'est la même routine chaleureuse. Les voix portent loin, les rires résonnent, et une délicieuse odeur de plats mijotés emplit l'air. Ici, on cuisine et on partage dans un esprit convivial, presque familial. Reportage.
Une fois les ruelles étroites du centre-ville de Gerzat arpentées, on arrive devant cette maison qui, de l’extérieur, a tout du petit pavillon classique. Une étiquette sobrement posée sur la boîte aux lettres indique : "Secours Catholique". Nous y sommes. En entrant, les rires résonnent, les voix portent… Comme dans une maison familiale ! Et puis, cette odeur de cuisine, de quoi vous mettre l’eau à la bouche.
Un détail surprend : impossible de distinguer les bénévoles des bénéficiaires. "C’est notre souhait !" abonde Nathalie, bénévole. "Ici, tout le monde se tutoie, on ne fait pas de différence, c’est vraiment convivial !"
Shéhérazade, en charge de l’atelier cuisine, adore cette ambiance : "La plupart des personnes qui viennent ici sont isolées. Vous voyez (elle nous montre la pièce), ça permet de partager de petits moments ensemble, de retrouver de la joie !"
Au menu du jour : choux de Bruxelles rôtis au four avec leur petite marinade d'épices et des accompagnements. Difficile de rester concentré sur le micro et le reportage à ce moment-là… Il faut dire que Shéhérazade – énergique – nous enjoint de venir voir ses fourneaux. Le sourire jusqu’aux oreilles, elle nous détaille le secret de ses recettes et sa passion pour la cuisine. Sur son portable, elle nous montre la photo d’un gâteau qu’elle a elle-même réalisé, digne d’un film américain.
En préparant le repas, elle nous explique vouloir cuisiner en quantité familiale, avec des plats sains et variés : "Avec les temps durs, l’inflation, tout le monde ne peut pas se permettre de se payer de la viande. Nous recevons des légumes du Biaujardin, qui est aussi à Gerzat." Un circuit très court donc.
La variété du public rencontré amène aussi une touche exotique aux recettes : "Comme nous recevons des personnes venant du monde entier, il n’est pas rare d’avoir des menus qui changent. Les bénéficiaires peuvent apporter leur touche et nous proposer des idées. Une fois, nous avons fait un menu mauritanien, je ne connaissais pas du tout, et c’était très bon !"
À une table à côté, Ayada, enfant sur les genoux, prépare des pommes de terre. Au moment d’évoquer le lieu, elle ne tarit pas d’éloges : "Ici, l’ambiance est top ! Nous venons en famille avec mes deux enfants, et puis nous faisons des ateliers dans la semaine : l’atelier musical, l’atelier conte pour mes enfants, et l’atelier cuisine pour les adultes..."
Vous l’aurez compris, le lieu vit toute la semaine. Par exemple, Nathalie, notre bénévole, organise un temps de rencontre pour adultes atteints d’autisme. Elle-même maman d’un enfant autiste, elle nous précise : "En dehors des espaces de travail, il n’y a pas vraiment de lieu de répit. L’ESAT, c’est bien, mais ça reste le cadre du boulot. Ici, nous proposons un lieu de rencontre, d’échange, au calme et dans une ambiance apaisée. C’est totalement différent."
Bref, une maison qui vit et qui réunit. Finalement, ce n’est pas ça, l’essence d’une grande famille ?
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