Révolution verte et spiritualité

Pour vous donner un peu de contexte, Marie est une jeune femme chrétienne catholique qui a grandi dans une famille issue d’un milieu populaire, dans une campagne du nord de la France. Sa foi spirituelle et engagée lui a été transmise par les femmes de sa famille. Des modèles de femmes jonglant entre conseillère municipale, mère, catéchiste, etc. Elle a des souvenirs forts d’être très inspirée par la vie des saints et des saintes. Elle est touchée par comment leur spiritualité est un moteur dans leur vie quotidienne.

 

Et l’environnement dans tout cela ? Marie a grandi en ayant une conscience aiguë que la planète sur laquelle nous vivons est un bien commun, partagé entre l’humanité, la faune, la flore. Elle est élevée dans une sobriété heureuse, consciente de l’importance de faire attention aux ressources, que ce soit pour le portefeuille ou pour conserver la beauté de l’environnement naturel. Par exemple, les balades familiales ne se font pas sans sachet pour ramasser les déchets laissés par les personnes précédentes. 

 

Très vite dans sa pratique religieuse, la beauté de la création prend une place importante. Au centre se trouvent les chants et prières de saint François d’Assise à la création et à la paix. Ces sources de joie et d'apaisement guident son ancrage spirituel mais également politique. Le Laudato Si' du pape François quelques années après vient mettre des mots sur des intuitions profondes qu’elle porte depuis longtemps.

 

Cependant, les sujets d’urgence climatique sont de plus en plus prenants, pressants, pressiorisants. Cette impression d'inertie irresponsable conduit Marie à s’engager encore plus sur le sujet. Elle s’engage notamment physiquement par des actions de désobéissance civile. Ce n’est pas possible que rien ne bouge, des personnes vont en souffrir et comme d’habitude ce sera les plus pauvres !

 

Ainsi, Marie parle aujourd’hui de sa foi comme son moteur pour avancer vers une humanité respectueuse de la création et en même temps, c’est sa flamme. En effet, les sujets d’urgence climatique sont des sujets qui sont durs, font peur, font se poser des questions radicales sur nos choix de vie mais qui demandent aussi de repenser notre organisation de société pour des questions de justice sociale. Sa foi est donc son lieu d’espérance et de bien être tout autant que sa motivation profonde.

 

Et aujourd’hui, on sent que le sujet climatique est un sujet de tension, de division. C’est là ma conclusion. Aujourd’hui, l'urgence climatique est un sujet qui, encore, divise. On parle de fin de l’abondance et en même temps des personnes ont des avions personnels. C’est un sujet dont on parle tout le temps mais chaque tentative politique se solde en échec. Il existe des fractures donc comment on fait pour avancer ensemble ?

 

Comme dirait Marie, on rêve d’une société idéale mais on se demande rarement quelles sont les motivations des personnes pour y arriver. La question de la foi et la spiritualité est souvent un moteur fort d’action dans la vie de chacun et chacune. Alors, si l’interconvictionnel est le lieu du commun pour les spiritualités, y traiter dans ce cadre des sujets comme la justice sociale et climatique est un des outils qui permet d’avancer concrètement ensemble. 

 

L’exemple de Floraine, la semaine dernière, est une initiative qui illustre parfaitement cela. En France, on peut par exemple trouver la branche française du mouvement international Green Faith, qui d’ailleurs organise du 2 octobre au 6 novembre une mobilisation interreligieuse pour la justice climatique autour du globe. Ainsi, pour citer Orelsan, afin d’ éviter de se battre pour être à l’avant dans un avion qui va droit au crash. Mais surtout si  vous voulez vous  joindre au combat de l'inspirante Marie, cela commence dans un petit mois.