Les chiffres de 2021 sur l’enquête sur les budgets des plus précaires, recueillis par le Secours Catholique Caritas France, sont sortis durant le mois de novembre 2022. Des chiffres qui inquiètent les membres de l’association caritative quant à l’évolution de ces chiffres dans les prochains mois, en pleine période de crise énergétique.
Au cours de l’année 2021, 936 800 ménages ont demandé de l'aide au secours catholique dans l'ensemble de la France. Parmi eux, le quart sont des mères isolées. En Meuse-Moselle, les mères isolées ont une part plus importante que dans la tendance nationale. D’après l’enquête du Secours Catholique Caritas France, A l’épreuve des crises, Enquête sur les budgets des plus précaires, “les deux tiers d’entre elles vivent sous le seuil d’extrême pauvreté”. L’association a également pu constater une augmentation de personnes âgées pour qui le fond de retraite n’est pas suffisant pour faire face à la crise. On peut notamment voir que “parmi les adultes de nationalité française, la part des plus de 60 ans est passée de 7% en 2011 à 12% en 2021”*.
Un revenu médian qui baisse
L’association caritative a dévoilé le niveau de vie médian des ménages accueillis qui s’élèvent à 548 euros par mois. “On voit bien que leurs ressources ont tendance à diminuer et que la conjoncture actuelle avec une inflation inquiétante fait qu’on observe une dégradation de leur situation financière”, nous raconte Alexis Garnier, délégué Meuse-Moselle du Secours Catholique Caritas France. Une fois toutes les dépenses incompressibles payées, comme le loyer, il ne reste que 5 euros par jour et par personne pour subvenir aux besoins du quotidien. Ce qui équivaut à une baisse de 0.5 à 1 euro par rapport au niveau d'avant-crise. L’association estime “la dépense minimale d’alimentation à au moins 7 euros par jour et par personne”*. 18% des ménages accueillis ont exprimé le besoin d’aide pour le loyer, les factures, les énergies et l’eau : soit 2 points de plus en un an par rapport à 2020.
L’inquiétude face à l’inflation
39% des impayés concernent les factures de gaz, d’électricité et de combustible. “Leurs budgets sont tellement contraints que la moindre hausse des dépenses d’alimentation ou d’énergie les fait basculer dans le rouge”*. D'après l’INSEE, entre décembre 2020 et octobre 2021, le prix du gaz a augmenté de 41%. “Les personnes sont obligées de jongler entre les factures”, nous explique Alexis Garnier. D’après l’étude menée par le Secours Catholique, le loyer et les charges représentent 40% du revenu disponible des ménages étudiés.
*: A l’épreuve des crises, Enquête sur les budgets des plus précaires
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