Le collectif Les Morts de la rue a publié, en décembre 2016, son quatrième rapport sur la 'Mortalité des personnes sans-domicile 2015 - Dénombrer et décrire'. En 2015, 585 décès ont été signalés au collectif, dont 497 de personnes vivant à la rue et 88 d'anciens de la rue. Mais d'après des études, le nombre réel de décès de personnes sans domicile s'élèverait à 2.838.
Si ces données partielles, c'est qu'elles sont transmises par des particuliers, des centres d'hébergement ou des collectifs. 'Les décès qui nous échappent explique Maya Allan, sont ceux des personnes qui ont une famille qui peut prendre en charge l'inhumation.' Famille qui ne pense pas toujours à signaler la mort de leur proche aux associations.
Cette étude permet de souligner certaines tendances. L'alcool et les addictions sont très présentes quand on vit sans toit, mais ce ne sont pas forcément elles qui font mourir ces personnes. La vie à la rue est mortelle, quelle que soit la saison. 'Les gens à la rue meurent 30 ans avant tout le monde', précise Nicolas Clément, président des Morts de la rue.
'En interpellant la société, en honorant ses morts, nous agissons aussi pour les vivants.' L'objectif du collectif est résumé dans son slogan. Chaque année, il publie une liste de nom, en forme d'hommage. Souvent, on ne sait pas grand chose sur le parcours et pourquoi les gens de la rue en sont arrivés là. Parfois on ne sait même pas leur nom. Grâce au collectif on découvre un peu mieux leur trajectoire. 'Ce ne sont pas des ovnis, interpelle Nicolas Clément, ce sont des gens qui sont dans notre environnement, cela nous grandit de partager quelque chose avec eux.' Le président du collectif ajoute que le rebond existe.
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