L'essai doit encore être transformé au Sénat début Octobre. Une petite victoire et un signe d’espoir en ces temps sombres pour les personnes privées d’emploi, grâce à une belle mobilisation associative !
La vraie révolution est que l’on part des compétences des personnes privées d’emploi pour créer l’activité. Par exemple dans la Nièvre, l’EBE « Entreprise à but d’emploi » créée en février 2017, a pu embaucher en CDI une centaine de chômeurs de longue durée en créant, avec eux des services utiles au territoire. Du maraichage, l’entretien des forets , une ressourcerie, un atelier de location /réparation de vélos pour les touristes : une foule de services nouveaux pour des besoins non couverts jusqu’à présent. Récemment, pendant le confinement, à la demande de certaines municipalités, l’entreprise a assuré un service de livraison pour les personnes qui ne pouvaient pas sortir de chez elles. Marie-Laure la directrice explique « Nous allions faire leurs courses dans les commerces où elles se rendaient habituellement : à la boucherie, à la boulangerie, au tabac. »
Financièrement, les employés sont payés au Smic. Leur salaire est financé en partie par les prestations sociales qu’ils auraient dû toucher au chômage et qui sont réaffectées au budget de l’entreprise ; une partie du financement vient des recettes générées par leur activité. L’entreprise s’adapte aux besoins locaux. Les employés peuvent aussi être des renforts ponctuels à des entreprises ou artisans locaux par des mises à disposition de courte durée. C’est ainsi tout un territoire qui reprend vie.
Gain économique, mais aussi petite révolution fraternelle ! Il y a eu un changement de regard sur les personnes de l’entreprise. Romain, 24 ans salarié de l’EBE témoigne qu’«Au début, les gens disaient de lui et ses collègues "Les chômeurs qui travaillent aux frais de l'État." ! Maintenant, ils en parlent comme "Les gars de l'EBE". » et les gars sont fiers ! Les personnes qui accèdent à ce dispositif ne sont plus perçues comme des « cas-sociaux » pour reprendre les mots de la directrice.
Hier 10 territoires pour expérimenter ce projet un peu fou ; demain 60 territoires. Ce sont des centaines de personnes privées d’emploi qui vont retrouver confiance en eux et dignité et apporter leurs talents et compétences pour améliorer la qualité de la vie sur des territoires qui ne demandent qu’à revivre !
Chaque jeudi, écoutez la chronique de Véronique Devise, la présidente du Secours catholique - Caritas France.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !