Le bateau Blue Observer a bouclé avec succès sa première mission océanographique à la voile. Il a accosté le 10 mars à Brest après quatre mois de mer.
Après 17 500 milles nautiques et 4 dépressions traversées, l'équipage de Blue Observer a montré que son projet d'océanographie à la voile fonctionnait. Il a notamment mis à l'eau 95 flotteurs Argo désormais intégrés au réseau global d’observation de l’océan One Argo. « 95 flotteurs, ça n'avait jamais été fait en Atlantique ! On a ouvert deux nouvelles voies : le déploiement à une telle ampleur et en plus à la voile, donc dans un esprit de sobriété énergétique », raconte le skipper et co-fondateur de Blue Observer, Eric Defert. Les flotteurs Argo permettent de faire des mesures, principalement de température et de salinité de l’eau, de la surface de l’océan jusqu’à 6 000 mètres de profondeur pour certains d’entre-eux.
Tout au long du parcours, entre Brest et les États-Unis, puis entre les États-Unis et les côtes de l’Afrique équatoriale, des prélèvements d'aérosols à l’interface entre l'eau et l'air ont également été réalisés. Certains de ces prélèvements ont été effectués notamment pour la Station Biologique de Roscoff, dans le cadre du développement d’un projet d’innovation responsable soutenu par la Région Bretagne. « Notre but était d'avoir le plus de micro-organismes venant d'environnement très différents, à la fois en Atlantique Nord et aussi à l'équateur », explique Claire Papot, la responsable scientifique de Blue Observer. « Ces micro-organismes ont évolué dans des environnements différents, et on espère y trouver des molécules différentes qui vont pouvoir être valorisées dans plusieurs domaines : en cosmétique, en nutraceutique ou encore pour des applications de santé. »
Ce premier voyage a également montré qu'un voilier océanographique était un atout pour des missions d'observation de la biodiversité. « Lors de l'escale à la Woods Hole Oceanographic Institution (près de Boston), nous avons été approché par des chercheurs américains qui nous ont expliqué qu’on avait un avantage que nous n’avions pas forcément totalement perçu : notre capacité à approcher de manière assez silencieuse des grands cétacés », précise Jean-Pierre Blin, le co-fondateur de Blue Observer. L’équipage a donc fait quelques observations de grands cétacés et aussi de requins-baleines. Une piste de développement pour la suite du projet Blue Observer.
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