Chef d'entreprise : un moral en berne ?

« Aidons nos pairs à sortir la tête de l’eau » : c’est le slogan du dispositif « VigiRéseaux » qui vient en aide aux chefs d’entreprises. Des patrons menacés par la stigmatisation de l’échec, d’un potentiel repli sur soi et de la perte d’un statut social en cas de faillite.

Un piège pris très au sérieux par l’UIMM 49. L’union des industries et métiers de la métallurgie de Maine-et-Loire, qui représente 276 entreprises angevines, a récemment signé trois partenariats stratégiques avec les associations APESA 49 (soutien psychologique), GPA 49 (soutien moral) et 60 000 Rebonds (accompagnement professionnel après liquidation). Trois associations qui composent ce réseau de veille composé d’entrepreneurs solidaire.

Pour Pierre Le Galloudec, président de l’UIMM 49, c’est clair, « on ne va rien forcer, mais on donne l'idée, des noms, des contacts. Nous sommes là pour aider, c'est aussi ça le travail d'un syndicat ». L'UIMM 49 propose déjà près de 6000 consultations juridiques à l’année.

 

Plusieurs dizaines d’alertes au suicide par an en Maine-et-Loire

 

Un travail de veille et de détection qui peut être vital dans certains cas. Chaque année, l’association APESA 49 (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe) se retrouve confrontée à plusieurs dizaines de cas problématiques. En 2024, une soixantaine d’alertes ont été déclenchées, dont près de quarante qualifiées « à risque », c’est-à-dire des hommes ou femme capable de passer à l’acte lors d'une tentative de suicide. Grâce à ce réseau de veille, lorsque ce risque suicidaire est détecté, par un collègue, un ami, dans les heures qui suivent, le chef d’entreprise est orienté vers un psychologue situé près de chez lui. « Les résultats sont extrêmement étonnants, satisfaisants » se réjouit Jean-Michel Courtois. Pour le président d’APESA 49, malheureusement, les temps s’annoncent rude pour les chefs d’entreprises face à l’instabilité politique en France et l’actualité internationale bousculée par les conflits en Europe de l’Est et au Proche Orient.

 

Sur 2024, jusqu'en septembre, concernant les alertes, on était à environ 25% de baisse par rapport à l'année précédente. Mais depuis deux mois, ça remonte en flèche et on est assez inquiet pour l'année qui vient.

 

Preuve immédiate : cette année, plus de 1300 entreprises ont ouvert une procédure collective en Maine-et-Loire, redressement, liquidation judiciaire ou procédure de sauvegarde au tribunal de commerce. C’est plus du double de l’an dernier.

 

Contacts :

APESA 49 : Contact49@apesa-france.com

GPA 49 : ecoute49@gpa-pdl.fr / 0 805 385 383

60 000 Rebonds 49 : grandouest@60000rebonds.fr