Nous avons eu le plaisir de recevoir Mr Michel BISSIERE pour évoquer son parcours, de son diplôme d’expert comptable à son poste de collaborateur parlementaire. L’occasion d'évoquer « comment entre-t-on dans la politique ? »
C’est un regard sur une série de hasards et d’expériences qu’il nous a partagé avec simplicité et générosité.
Avoir 17 ans et envisager une carrière professionnelle n’est pas évident dans notre monde en mutation, nos ados et jeunes adultes en témoignent régulièrement quand sonne l’heure de Parcoursup. Mais notre invité nous a confié que ça ne l’a pas été pour lui non plus, il y a déjà quelques décennies.
Il s’était décidé à présenter un diplôme d’expert comptable, sans conviction, un peu par hasard, plutôt par facilité, n’ayant pas de contentieux avec les chiffres. Les cahiers remplis de chiffres écrits à la main ne l’ont pas enthousiasmé une fois le diplôme en poche. Un poste d’audit financier dans une grande enseigne commerciale était un compromis intéressant.
Avoir 17 ans et trouver sa place dans un groupe, une classe, la société n’est pas chose évidente pour beaucoup de jeunes. Mr BISSIERE se définissait lui-même comme un adolescent très timide, trop peut-être. Décidé à y travailler par un atelier de théâtre du lycée, ce sera finalement une affiche découverte par hasard à la sortie du lycée qui l’interpela. Un jeune politique aux valeurs proches des siennes recrutait des militants pour son parti national. Notre invité y vit une belle occasion d’aller à la rencontre d’autres jeunes, pour partager des valeurs, débattre et s’investir dans la vie locale. Les rencontres régulières et les prises de paroles lui ont permis de prendre assez confiance en lui pour mener sa première campagne à 21 ans.
Ainsi, pendant plusieurs années, Mr BISSIERE mena une carrière d’auditeur financier dans différentes entreprises et un engagement bénévole en politique, allant de campagnes en élections, certaines victorieuses, d’autres non.
La vie réservant des surprises, un licenciement suite à un rachat de son groupe lui imposa un chômage et du temps libre. Il l’investit à accompagner et soutenir un ami dans sa campagne électorale des cantonales (devenues élections départementales). Cette élection victorieuse et le changement de bord politique du Conseil général (devenu Conseil départemental) lui offrit un poste salarié de collaborateur au sein du cabinet de son ami nouvellement député. Depuis, son activité de collaborateur parlementaire et ses engagements d’Élu remplissent son emploi du temps.
Selon notre invité, il n’est pas nécessaire de faire d’études politiques pour « entrer en politique », au contraire même. Notre système politique est basé sur la démocratie (demos = peuple, kratos= autorité) parlementaire « où la souveraineté est exercée par délégation à une ou deux assemblées » (définition de l’Académie Française). Il est donc bien essentiel que le peuple soit représenté par des élus issus de la société dans toute sa diversité de métier, d’âge et de genre. Tout à chacun peut ainsi prendre place à la tribune s’il veut faire entendre ses convictions, échanger, porter la voix des autres, proposer des évolutions. Il suffit d’en avoir l’envie et le temps, car il s’agit d’un engagement bénévole.
Écouter les concitoyens, serrer des mains et débattre reste l’exercice fondamental de la vie politique. Elle est nourrie des engagements militants et s’organise au sein de différentes assemblées décisionnaires, chacune à leur échelle d’enjeux : du Conseil municipal pour la vie locale au Parlement siégeant à Strasbourg pour la vie européenne.
Il existe deux types d'emplois dans le monde de la politique.
D’un côté, les collaborateurs sont recrutés par un cabinet formé autour d’un élu. Choisi pour son expérience professionnelle ou son expertise dans un domaine (économie, droit, environnement...), il est aussi parfois choisi pour la relation de confiance établie avec l’Elu et sa capacité à enrichir ses réflexions par ses convictions. Ces postes sont de droits publics, ils ne sont pas une fonction d’État puisque les cabinets (les équipes) sont formés par les élus ou les partis, le temps de leur mandat et sont donc amenés à être démantelés en cas d’échec aux élections suivantes. Pour envisager un poste en cabinet, il faudra donc prioritairement militer dans un parti, faire campagne et faire élire votre candidat. Une expertise dans un domaine lié à la politique ne pourra être qu’un plus (économie, culture, droit, urbanisme...)
De l’autre côté, un panel de postes administratifs à divers degrés de responsabilités permettent aux différentes institutions de fonctionner de manière pérenne et dans un cadre légal régulier. Ces postes recrutent après concours de la fonction publique. Les postes à hautes responsabilités sont souvent brigués pas les élèves issus des grandes écoles telles de « Sciences-Po », l’INSP (Institut National du Service Public, anciennement ENA), des IEP (institut d’études politiques) ou des cursus universitaires en sciences politiques . Pour envisager l’un des ces postes, et par conséquent l’une de ces écoles, il vous faudra privilégier dès le lycée des spécialités telles que « AMC » (Anglais Monde Contemporain) , SES (Sciences Économiques et Sociales) , Mathématiques ou encore mieux « HGGSP » (Histoire Géographie Géopolitique Sciences Politiques).
Alors, si vous avec envie de faire bouger la société, choisir la politique militante est une voie pertinente. Si vous avez envie de participer à la vie politique tout en garantissant son fonctionnement, préparez les concours !
Pour exemple d’action politique participant à l’évolution de la société, la Région Sud - par la mobilisation de son Président Renaud MUSELIER - ouvre à la rentrée 2025, une formation innovante et unique en France : « Ingénierie Ecologie et Environnement » . Ce diplôme créée en partenariat avec Aix-Marseille Université, la Ville et la Métropole d’Aix-en Provence ainsi que les industriels de la Région vise à former une cohorte d’ingénieurs missionnés à la décarbonation des fonctionnements industriels, la gestion des ressources et de la biodiversité ainsi que le développement de modèles plus durable.
Si vous êtes intéressés par cette formation universitaire, privilégiez les parcours avec spécialités scientifiques !
L'orientation scolaire a ses codes, ses techniques, son vocabulaire. Catherine Esquer, praticienne en orientation chez Avenir Factory décortique avec ses invités, tous les mots clés pour mieux préparer l'avenir.
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