Dans son objectif de plein emploi, le gouvernement a fléché un trou dans la raquette : l'emploi séniors. Les plus de 50 ans ne trouve pas toujours une place dans les entreprise et c'est encore plus vrai dans certains secteur comme l'industrie. Mythe ou réalité ? Des décideurs d'Auvergne nous répondent.
Le thème a été abordé par les ministres mercredi dernier. Réunis en séminaire de travail sur le thème de l'emploi, les membres du gouvernement avaient comme objectif de dessiner les contours de la réforme de l'assurance chômage. Mais pas seulement, la question de l'emploi des seniors était aussi être au menu. Il faut dire que c'est un enjeu crucial pour l'équipe de Gabriel Attal, qui souhaite tendre vers le plein emploi.
Dans l'industrie, par exemple, la conviction n'est pas totale. À la question de savoir ce qui bloque, Sébastien Vincent, DG de Bagès, donne un exemple concret : "Actuellement, dans notre équipe, nous comptons qu'une seule personne de plus de 50 ans."
La stratégie du sous-traitant aéronautique et d'armement est simple aujourd'hui : former des jeunes dès le bac pro pour les intégrer à l'équipe. En effet, l'enjeu est là : il faut "rester compétitif", et cela passe par les machines : "Nous avons commencé avec une certaine gamme au début de l'entreprise, 5 ans plus tard nous sommes montés en gamme, et ainsi de suite. Nos outils sont de plus en plus techniques, avec des logiciels de plus en plus sophistiqués."
Cependant, Sébastien Vincent nuance : les profils expérimentés et à jour sur les techniques modernes sont très recherchés, notamment dans le bassin issoirien. Les noms sont connus et la chasse aux talents est active.
Aline Picarony va même jusqu'à considérer cette situation comme une solution d'avenir. La déléguée générale de l'UIMM Auvergne constate : "Dans notre centre de formation, mais aussi dans nos groupements d'employeurs, il y a des personnes de plus de 45 ans, c'est une réalité !"
Pour elle, l'emploi des seniors est un enjeu, mais pas autant que l'emploi dans son ensemble dans ce secteur de l'industrie. C'est simple : tous les profils sont les bienvenus car l'une de ses forces est sa diversité de métiers.
Chose plus étonnante, selon la déléguée, l'industrie auvergnate serait aussi un terrain de reconversion : "Nous avons des profils expérimentés qui rejoignent les reconversions professionnelles, et ils sont les bienvenus, d'autant que les métiers ont évolué. Il n'y a plus vraiment de métiers qui souffrent d'une certaine pénibilité dans notre secteur."
Une piste à explorer pour le gouvernement ? Ce qui est sûr, c'est que pour le moment, les négociations entre syndicats et patronat débutées en décembre sont actuellement au point mort.
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