Vivre un mois sans s’approvisionner en grandes surfaces : c’est le pari que lance le mouvement “Février sans supermarché”. L’occasion de réviser sa consommation et de jouer le carte de la sobriété. À Strasbourg, une série de magasins de proximité se font le relai du mouvement, dont la coopérative Coopalim.
Amandine Deguin, vous faites partie des 360 adhérents de la coopérative alimentaire Coopalim à Strasbourg, au service d'une meilleure alimentation. Vous vous êtes engagée ainsi que Coopalim au sein du mouvement "Février sans supermarché".Depuis combien de temps cette initiative existe et comment est-elle née ?
Il s'agit d’une initiative suisse, lancée par le média Envertetcontretous. C'est la 7ème édition cette année. Nous avons voulu nous faire le relais de ce mouvement à Strasbourg, montrer que Coopalim et d'autres enseignes peuvent permettre de passer ce mois de février sans supermarché.
Que reprochez-vous aux grandes surfaces?
La négociation avec les producteurs est dramatique, avec des répercussions sur les agriculteurs. L'Etat a un rôle de pression qu'il a un peu commencé à envisager de jouer pour que les producteurs aient un meilleur poids dans les négociations. Je pense malheureusement que tant qu'il y aura des actionnaires, ce sera compliqué d'aller vers moins d'économie. S'éloigner des supermarchés permet de revenir à réfléchir à qui l’on veut donner notre argent. Il vaudrait mieux qu’il aille aux gens respectant un certain nombre de valeurs : le respect des salariés, de l'environnement, ne pas suremballés les produits, privilégier des choses locales, à donner notre argent à des gens qui respectent un certain nombre de valeurs : le respect des salariés, de l'environnement, ne pas suremballés les produits, privilégier des choses locales.
À Coopalim, comment accompagnez-vous les consommateurs pour vivre ce mois de février sans supermarché?
Nous avons mis à disposition une carte interactive disponible sur le site de Coopalim qui présente toutes les alternatives aux supermarchés à Strasbourg. Elle répertorie aussi les marchés, tous les lieux alimentaires en tout cas, qui permettent de faire ses courses quel que soit son quartier, sans passer par la case supermarché.
Est ce que tout le monde peut vivre cette expérience, même les familles à petit budget ?
C'est à mon sens un peu une légende de penser que tout est moins cher dans les hypermarchés. On peut trouver des choses à des prix tout à fait compétitifs ailleurs. Par exemple, j'ai encore acheté un paquet de 500 g de pâtes bio complètes à 1 € samedi même si ne n'est pas forcément des choses qu'on trouve facilement...
Surtout, quand on est dans un hypermarché on a aussi tendance à acheter beaucoup trop et des choses dont on n'a pas besoin. Par conséquent, l'idée ce n'est pas nécessairement de tout acheter ailleurs, mais peut être, d'acheter moins et de réfléchir aussi un peu plus à ce qu'on achète et de s'orienter vers la qualité plutôt que vers la quantité.
La question de ce challenge, ce n'est pas forcément de boycotter à 100 %. C'est plutôt, d'inciter les gens à faire un petit pas : ça peut ne pas être forcément tout le mois de février. Le collectif qui a lancé ça disait que c'était un petit peu long d'appeler ça "mois avec moins de supermarchés" donc "février sans supermarché", c'est plus impactant. L'idée c'est surtout de faire un premier pas : d'aller une fois au marché, une fois chez le boulanger et puis peut-être, si on est plus éloigné d’un commerce de commander un panier chez une AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne). Cette expérience peut même susciter le désir de la reproduire.
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