Provence-Alpes-Côte d'Azur
Indépendance, liberté de ton, subventions et financement, les médias locaux qui font vivre l'actualité des territoires font face à de nombreux défis. En Provence les médias, qu'ils soient presse écrite, radio ou télévision, vivent une rentrée mouvementée. Nous recevons pour en parler nos confrères de BFM Marseille Provence, Le Ravi et La Marseillaise.
La redevance audiovisuelle, qui finançait le service public, supprimée ; des milliardaires qui rachètent et concentrent en grands groupes des dizaines de médias et récoltent aussi des millions d'euros de subventions... De nombreux français questionnent la liberté de parole des journalistes au plan national.
D'ailleurs, les journalistes sont-ils vraiment indépendants face aux pressions de l'argent ? Seuls 30% des français le pensent, selon le dernier sondage La Croix-Kantar.
Dans ce contexte de défiance, les médias locaux ne sont pas épargnés mais réussissent à maintenir un lien particulier avec leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
En Provence, l'actualité médiatique est aussi mouvementée en cette rentrée 2022 : un journal d'investigation qui meurt, après 19 ans d'existence, faute d'argent, une chaîne de télé locale qui cartonne et un quotidien plus que résistant.... nous parlons aujourd'hui sur RCF des médias locaux, qui signent votre actualité de proximité.
Parmi les jeunes médias provençaux, BFM Marseille Provence, qui soufflera prochainement sa première bougie, enregistre plus de 270 000 téléspectateurs quotidiens. Cette chaîne d'info en continue est selon Julien Desvages, bien différent de "BFM TV" et le directeur du bureau marseillais insiste : oui, l'antenne locale d'un média national a une liberté de parole et de ton. C'est ce qui permet d'ailleurs à BFM Marseille Provence de nouer toute sortes de partenariats et d'échanges avec d'autres médias locaux.
De son côté, après 19 ans d'enquête et de satyre sur la politique locale, Le Ravi a déposé le bilan. Des bras finalement baissés pour le média "poil à gratter" de Provence. Non sans de longues années de bataille pour chercher des financements publics, des ateliers d'éducation aux médias et des appels réguliers pour trouver des abonnés.
Pour Sébastien Boistel, journaliste au Ravi, l'absence de soutien des institutions publiques est parlant d'un "mépris de la liberté de la presse".
Un mépris que Léo Purguette entrevoit aussi ; pour le directeur éditorial de La Marseillaise, l'État doit voir l'information comme le bien public qu'elle est. Il rappelle amèrement l'absence de presse nationale dans les kiosques lors des élections municipales de 2020. Faute de soutien financier subventionnés du circuit de distribution de la presse. Une entrave directe selon Léo Purguette au droit à l'information.
Selon Léo Purguette là où certains voient un concurrence entre médias locaux, il préfère s'amuser d'une "émulation" pour recherche du scoop, dans la couverture de l'actualité locale.
La Marseillaise, doyen des médias provençaux, avec bientôt 80 ans d'articles à son actif se projette de nouveau dans le Vaucluse, malgré des difficultés financières certaines. Il entraîne dans son sillage un média culturel qui a bien failli disparaître, Zibeline, devenu Zébuline.
Il prône le partenariat et la complémentarité des médias, que La Marseillaise incarne d'ailleurs dans de nombreuses collaborations avec d'autres acteurs médiatiques.
Des collaborations qui permettent de faire vivre le pluralisme local, la liberté et différence de tons, et ce, malgré la précarité de la vaste majorité des journalistes, les défis financiers qui guettent leurs médias et la défiance ambiante d'une société abreuvée d'un flot continu d'informations.
Une émission réalisée par Frédéric Banegas.
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