En grande difficulté Boissy industrie, fabriquant de chaussures installé à Laussonne en Haute-Loire, risque la fermeture. En dix ans la production est passée de 400 000 paires à près de 130 000 paires par an. Mais ce vendredi 4 octobre, le député Laurent Wauquiez a annoncé aux salariés qu'une opération de sauvetage était lancée. Objectif : trouver un repreneur intéressé par le savoir faire des salariés et par l'étiquette Bleu Blanc Rouge du "Made in France".
Menacée de fermeture l'usine de chaussures de Laussonne s'accroche à un dernier espoir. Un projet de reprise de l'entreprise accompagné par la Région Auvergne Rhône Alpes et le député de la 1ère circonscription de Haute-Loire.
Ce vendredi 4 octobre, Laurent Wauquiez est venu présenter son plan de sauvetage devant les salariés de Boissy Industrie "c'est une situation complexe mais on va tenter de sauver l'entreprise" explique le parlementaire qui n'hésite pas à faire le parallèle avec des dossiers qu'il a déjà suivi par le passé "c'est un dossier à la Lejaby ou comme les Tanneries ! On a prouvé que c'était possible, qu'il n'y a pas de fatalité et qu'il faut se battre".
L'avenir, selon l'élu altiligérien, se fera uniquement avec un repreneur "sérieux qui apporte des capitaux et des commandes" avant de rajouter que le profil idéal à ses yeux "c'est un groupe familial" qui sera attentif aux atouts de l'entreprise altiligérienne.
Car pour Laurent Wauquiez, le savoir faire des salariés et l'outil industriel de Boissy peut intéresser des repreneurs. D'ailleurs sur les 12 déjà sollicités, 2 on déjà fait part d'un intérêt et 2 ou 3 autres pourraient également se pencher sérieusement sur le dossier nous confie une source proche du dossier. Et le parlementaire de rappeler, un peu à la manière d'un capitaine d'une équipe de foot en difficulté et qui serait démobilisée à la mi-temps, "Le meilleur atout de Boissy, c'est vous ! On connait votre attachement au travail. Alors il faut se battre, pour vous et pour vos enfants !". Argument qui semble faire mouche sur une partie des 39 salariés de l'atelier de fabrication. "Cela a fonctionné pour Lejaby à Yssingeaux, alors pourquoi pas nous ? Je l'espère en tous cas" nous confie l'un deux derrière son poste de travail.
Autres arguments qui pourraient peser dans la balance au moment de trouver un repreneur "l'étiquette Bleu Blanc Rouge" explique Eric Murgue, conseiller spécial auprès de la direction générale en charge du développement économique de la Région Auvergne Rhône Alpes et spécialiste de ce type de dossier. Pour lui Boissy Industrie doit "monter en gamme" et être capable de s'adapter aux attentes de ces clients exigeants avec la possibilité "de faire du sur mesure avec de petites séries de très grande qualité" d'autant que l'entreprise à aussi un atout de taille avec une chaine d'injection qui permet de faire elle-même les semelles, un avantage compétitif essentiel selon Yves Poitoux le propriétaire actuel "le coût de production est moins élevé de l'ordre de 2€ par paire. Si on avait pas cela, Boissy n'existerait plus depuis longtemps".
Si tout le monde s'accorde à dire que le sauvetage est possible, il reste que le temps disponible sera le plus grand défi à surmonter "il faut aller très vite" explique Laurent Wauquiez qui ne veut pas donner de calendrier précis. Mais, en dehors des micros certains évoquent des visites "qui doivent se faire avant la fin du mois de novembre" pour que les choses aient le plus de chance d'aboutir. Les convaincre de venir, c'est ce que fait justement Eric Murgue tout en n'excluant aucune piste "on peut trouver des entreprises qui font la même chose, on peut aussi valoriser le savoir faire de l'équipe sur d'autres produits en décoration par exemple, ou aller cherche de nouveaux domaines d'activité".
L'avenir de Boissy Industrie et de ses salariés n'est donc pas totalement scellé même si Laurent Wauquiez reste prudent "c'est impossible de dire si on va y arriver". Mais après des semaines de doutes, l'heure semble être à la mobilisation générale pour sauver l'entreprise et les emplois sur Laussonne "je discutais avec une dame qui a 57 ans, qui est en mi-temps thérapeutique, elle habite ici. Si elle perd son emploi elle n'en trouvera pas d'autre" conclu le député qui s'est engagé à faire passer, dans les jours qui viennent, toutes les infos aux salariés quelles soient "bonnes ou mauvaises".
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