JavaScript is required

Polluants éternels dans l'eau du robinet : l’UFC Que choisir et "Générations futures" alertent !

Un article rédigé par Catherine Manné - RCF Haute-Normandie, le 23 janvier 2025 - Modifié le 23 janvier 2025

Une étude nationale menée conjointement par l’UFC que Choisir et Générations futures révèlent la présence de PFAS, ces “polluants dit éternels” dans l’eau du robinet dans 96 % des communes de France. En Normandie, des prélèvements ont été effectués dans la Métropole de Rouen sur deux zones de captage. Celui dit “de la Chapelle” pour Rouen Sud  et celui de Fontaine-sous-Préaux qui dessert Rouen Centre. Les résultats de l’étude ont été présentés ce jeudi 23 janvier dans les locaux de l’UFC Que Choisir, 12 rue Jean Lecanuet à Rouen. Décryptage...

 

©Kaboompics - Pixabay©Kaboompics - Pixabay

PFAS, Késako ? 

Les perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de substances couramment utilisées depuis les années 1950 dans des produits professionnels (pesticides, mousses anti-incendie, médicaments…) ou du quotidien (vêtements, emballages, ustensiles de cuisine antiadhésifs…). Beaucoup de ces molécules sont non seulement très toxiques (maladies thyroïdiennes, cancers du rein, lésions du foie…), mais aussi quasiment indestructibles d’où leur surnom de ‘’polluants éternels"


C’est un sujet majeur de santé publique qui a conduit en 2020 à la rédaction dune directive européenne relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Problème : au sein même de l’Europe, les normes ne sont pas toutes les mêmes ! La France appliquera à partir de 2026 la norme de 100ng/l maximum pour 20 PFAS.

L’étude menée sur 30 communes à l'échelle de la France a révélé la présence de ces polluants dans 29 d’entre elles.

 

Zoom sur la Métropole de Rouen

L'étude menée en septembre 2024 a porté sur deux captages (sur les 11 que compte la Métropole).

  • Pour le captage dit "de la chapelle", le prélèvement effectué à Sotteville ne montre pas de dépassement de seuil concernant les PFAS : 29,9 ng/l . En revanche des traces de TFA (acide trifluoroacétique) ont été relevées au-delà du seuil toléré : 110 ng/l vs 100ng/l. Cette substance provient des métabolites produits par l'utilisation de pesticides. Autre sujet d'inquiétude pour les deux associations : cette substance TFA n’est actuellement pas recherchée dans les contrôles réglementaires en France, autrement dit, elle passe totalement sous les radars  !
  • Pour le captage de Fontaine-sous-Préaux, l’eau distribuée à Rouen révèle un taux de PFAS de 22, 2 ng/l, en-dessous du seuil d'alerte, mais le taux de TFA bondit à 250 ng/l !

D’où viennent ces polluants ? 

Pour Rouen, sud, il n’est pas besoin de chercher bien loin avec la présence historique d’industries pétrochimiques dans le secteur qui, même si elles ont désormais l’obligation de traiter les rejets de leurs composants, ont pollué les eaux pendant de longues année. Une question demeure : qui paye pour le traitement de ces polluants ? Va-t-on privilégier la politique du pollueur-payeur ou celle du pollué-payeur ? C'est cette dernière option que redoute Alain Rouziès, référent environnemental pour l'UFC Que Choisir en Normandie. Car s’il fallait à l’échelle de la France, que ce soit à la collectivité qu’il incombe cette tâche de dépollution, des projections avancent un montant colossal de 100 milliards d’Euros !

l’UFC Que Choisir et Générations Futures ne veulent pas en rester là !

Face à ces constats,  et refusant que les consommateurs continuent à être contaminés par ces PFAS, les deux associations demandent : 

  • l'interdiction de la fabrication et des rejets des ces PFAS car aujourd'hui seuls 3 d’entre eux sont interdits à ce jours..
  • d’intégrer la recherche du TFA dans les contrôles officiels,
  • aux Parlementaires de Seine-Maritime d'adopter sans délai la proposition de loi visant à protéger la population des risques de substances per-et-polyfluoroalkylées. 

 

 


 

Morceaux choisisAlain Rouziès - où trouve t-on les PFAS ?
Morceaux choisisAlain Rouziès - les résultats des captages pour Sotteville et Rouen
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.