L'infertilité touche près d’un couple sur six en France. Pourtant, le sujet reste tabou, comme le souligne Florence Pasquier-Desvignes, animatrice du groupe de parole pour les couples en espérance d’enfant et conseillère conjugale à la maison Familya : "c’est complètement tabou, les couples se sentent seuls, ils n’en parlent pas {...} parfois le regard des autres peut-être difficile". Mathilde et Enguerran Petit, responsables de l’initiative Esperanza couples, ont eux aussi ressenti ce silence autour de l'infertilité : "on n’ose pas en parler à ses proches, il faut du temps pour en parler au début, c’est un sujet tabou même au sein du couple".
Ce tabou de l'infertilité s’accompagne bien souvent d'un sentiment de solitude et d’une longue attente pour les couples qui en souffrent. Marie, une auditrice de RCF, a souhaité partager son vécu avec les auditeurs : "c’est très dur d’espérer un enfant, mais attendre, c’est tout aussi dur". Une véritable épreuve pour les couples qui parfois préfèrent se terrer dans le silence et la solitude. Une mauvaise solution pour Mathilde Petit : "ne pas se sentir seul c’est important, car on ne l’est pas. On vit une épreuve et on peut, si on le souhaite, en parler". Un constat partagé par Florence Pasquier-Desvignes : "le risque, c’est de se renfermer sur soi-même". S’il existe des solutions d’accompagnement, elles sont trop peu nombreuses, déplore la conseillère conjugale : "En France, il n’y a pas assez d’actions et de moyens pour accompagner les couples qui souffrent". Pourtant, toujours selon elle, la demande d’aide est importante.
La parole et l’écoute comme porte de sortie, c’est la solution plébiscitée par Mathilde et Enguerran Petit qui organisent des week-ends où se retrouvent plusieurs couples infertiles. L’occasion pour eux de parler de leurs ressentiments, de leurs peurs, de leurs doutes, mais surtout de partager leurs expériences. Florence Pasquier-Desvignes accompagne, elle aussi, des couples qui n'arrivent pas à avoir un enfant : "c’est un pari d’oser rejoindre les groupes de parole, mais ça fait énormément de bien d’en parler {…} N’hésitez pas à chercher de l’aide“. Le mot de la fin revient à Mathilde et Enguerran Petit : "vous n’êtes pas seuls, il existe des endroits où l’on peut en parler et partager {…} on a des moments de tristesse, de pleurs, mais c’est normal. Et dans la souffrance, on peut aussi trouver du bonheur et de la joie".
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