Le Laboratoire d’Economie et de Gestion de l’Ouest, le LEGO (qui dépend de l’Université de Bretagne Occidentale et qui travaille sur le comportement du consommateur) et ses partenaires développent un programme pour diversifier les apports en protéines et réduire l’empreinte carbone. Les algues, riches en aliments bons pour la santé répondraient à ces critères en complément des protéines animales. Les établissements de soins sont pour l’instant concernés.
"La loi Climat et Résilience, et la loi Egalim obligent à apporter plus de protéines végétales dans l’assiette. Il peut s’agir d’une alternative pour lutter contre la dénutrition des patients", indique Audrey Fontaine, coordinatrice au LEGO.
Sans compter ce qui concerne la dénutrition et la mal-nutrition en général, au regard des maladies et de l’âge des patients. "Les algues sont partout autour de nous", complète Nathalie Bourgougnon, enseignante chercheuse au laboratoire biotechnologie et chimie marine à l’Université de Bretagne-Sud. "Les molécules extraites des algues qui servent de gélifiant dans les flans sont en fait des sucres et pas de protéines. Produire un complément alimentaire riche en protéine d’algue, c’est le deuxième challenge."
Chez France Haliotis à Plouguerneau, on élève les ormeaux et on cultive des algues certifiées bio, en mer et en bassin. L’entreprise donne pourtant sur l’Aber Wrac’h, deux cents mètres plus loin. "La culture permet d’avoir des algues très propres, sélectionnées et enrichies en protéines. Ce sont des qualités qu’on ne trouve pas dans le milieu naturel", explique le responsable et fondateur de l’entreprise, Sylvain Huchette. "Tous les végétaux ont besoin de nutriments. Nous ajoutons des engrais de manière intelligente et contrôlons les rejets pour ne pas polluer le milieu", complète Alexandre Berthelot, responsable de la culture d’algues chez France Haliotis.
Dans le cadre de PROMALG-Health, une étude environnementale sera menée du bassin à l’assiette pour évaluer ces impacts sur les choix de culture ainsi que la rentabilité, en vue de créer une filière.
Henri Courtois et son équipage, au sein d’Algues Services-Bord à Bord à Roscoff ont développé un certain nombre de recettes de tartares, de mayonnaises et de biscuits apéritifs à base d’algues. "Pour aller plus loin que le goût, il nous faut connaître l’intérêt nutritionnel de consommer des algues. Nous savons que c’est bon pour la santé, mais nous manquons d’arguments pour pouvoir l’affirmer et faire en sorte que plus de gens s’intéressent aux algues", argumente Henri Courtois.
"Si nous incorporons des algues, l’intérêt nutritionnel sera-t-il intéressant ?", questionne Aline Quéau-Commault, responsable de la restauration au CHRU de Brest, dont les cuisiniers réalisent six mille cinq cents repas quotidiennement.
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