En 2020, la mortalité routière a diminué de 21,4% par rapport à 2019. Une baisse qui semble encourageante mais largement explicable par le confinement et la démocratisation du télétravail. Jean-Yves Lamant, vice-président de la Ligue contre la violence routière, explique "qu’en novembre, la baisse du trafic était de 45% et jusqu’à 75% pendant le premier confinement ; on attendait des chiffres plus faibles, il y a eu également 50% d’excès de vitesse en plus". La baisse du trafic a provoqué des comportements de conduite plus dangereux probablement engendrés par un sentiment de liberté exacerbé. Alain Aubrun, président de l’ARTS, l’Association la Route en Toute Sécurité, se réjouit malgré tout : "toute baisse de la mortalité est encourageante".
"Il y a un manque de formation : le code de la route et le permis de conduire sont insuffisants" déplore Jean-Yves Lamant. Un avis que Nicolas Korobeinik, directeur régional Ile-de-France pour l’association Prévention Routière, confirme : "il faut des piqûres de rappel tout au long de la vie d’un conducteur ; en agissant de façon régulière on peut faire changer les comportements". Pour les personnes âgées isolées et contraintes de prendre la voiture, des stages de remise à niveau peuvent-être utiles selon Alain Aubrun notamment car "le code de la route évolue presque chaque année". L’un des axes de travail sur lequel insistent toutes les associations est le comportement du conducteur. Jean-Yves Lamant invite tous les acteurs de la prévention à "rendre conscients les conducteurs des mécanismes qui conditionnent nos prises de décisions".
En plus d’une amélioration de la formation, les avancées technologiques sont également un facteur de diminution des risques sur la route. Jean-Yves Lamant explique qu’en 2019, le Parlement Européen a adopté 30 dispositions pour la sécurité routière. Certaines obligent les voitures neuves à être équipées de boîte noire ou d'éthylotest de démarrage à partir de 2022. Des mesures qui "vont beaucoup aider à sécuriser les routes" affirme Alain Aubrun. En revanche, certaines technologies comme l’automatisation du frein à main ne font pas l’unanimité comme l’a rappelé Roger, un auditeur d'Aix-en-Provence. Alain Aubrun confirme que "le frein à main manuel manque, c’était un vrai frein d’urgence". Il devrait cependant être rendu obligatoire par les mesures du Parlement Européen.
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