Avec ses températures négatives, l’hiver n’est pas encore terminé. Comment les sans-abris vivent-ils cette saison compliquée ? La crise Covid, l’inflation et l’augmentation des coûts de l’énergie fragilisent les publics les plus précaires. Faisons le point : quel état des lieux pour nos plus démunis ?
Pour en parler, Frédéric Matriche accueille dans l'émission en débat : Aude Garelly, conseillère auprès de la directrice générale de l’Îlot et Christine Vanhessen, directrice de l’AMA, Fédération des Maisons d’Accueil et des services d’aide aux sans-abri.
L'hiver est souvent une période où l'on porte davantage son regard sur la précarité. Les températures négatives de la saison sont une souffrance de plus pour toutes les personnes pour lesquelles il n'y a pas d'autres solutions que de vivre dans la rue. Le constat est identique dans les deux associations : les files de demandeurs d'un lieu d'accueil ou de nourriture s'allongent de plus en plus.
Avec la succession des crises, il y a une augmentation de la précarité qui touche des publics diversifiés
Jeunes en errance, femmes seules qui vivent en dehors du domicile conjugal suite à des violences, réfugiés, bref : "on est loin des clichés de l'homme barbu d'une cinquantaine d'année qui vit avec son chien dans la rue", souligne Aude Garelly. Malgré le nombre de places supplémentaires crées dans des centres d'accueil, la demande ne cesse de croître du côté des personnes concernées par le fléau de la grande précarité, observe Christine Vanhessen.
Le chiffre de 17.000 est régulièrement évoqué pour les dénombrer. Mais préférons le prendre avec recul car il ne semble plus à jour selon les acteurs de terrain. De nos jours, même si les dénombrements sont mieux organisés par les organismes compétents, il est en réalité très compliqué d'établir un rapport détaillé et quantifiable de la situation ; certains sans-abris circulant parfois de centre d'hébergement à un autre.
Les deux invitées du débat sont convaincues que la réalité de la pauvreté est un phénomène devenu de plus en plus courant pour les femmes. La sensibilisation doit se jouer à différents niveaux pour traiter la problématique à sa source : égalité des salaires hommes-femmes, l'amélioration de la qualité des logements pour éviter les frais excessifs d'énergie, empêcher les expulsions de locataires...
Un autre combat est celui des tarifs sociaux en matière de fourniture d'énergie qui ne s'appliquent actuellement pas aux associations d'accueil des sans abris.
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